Contexte général
Des sources officielles ukrainiennes et des organisations professionnelles de journalistes ont rapporté, début octobre 2025, une intensification des attaques visant des infrastructures en Ukraine, en particulier le réseau ferroviaire. Ces événements coïncident avec la mort d'un photojournaliste français lors d'une frappe de drone dans l'est du pays.
Attaques contre le réseau ferroviaire et autres infrastructures
Oleksandre Pertsovsky, président de la société ferroviaire Ukrzaliznytsya, a déclaré qu'il y avait eu 40 « attaques majeures » contre le réseau ferroviaire ukrainien depuis août, visant des gares, des sous‑stations électriques et des dépôts de locomotives. Il a indiqué que l'évolution technique des drones employés par la Russie permettrait désormais des frappes plus précises jusqu'à un rayon évoqué d'environ 100 kilomètres.
Le 4 octobre 2025, une attaque par drone contre la gare de Chostka, dans l'oblast de Soumy, a fait au moins un mort et environ trente blessés, selon les autorités ukrainiennes. Cette gare se situe à proximité de la frontière avec la Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l'attaque avait touché des civils.
Parallèlement, des bombardements nocturnes attribués aux forces russes ont provoqué des coupures d'électricité affectant environ 50 000 foyers dans l'oblast de Tchernihiv, au nord du pays. Du côté ukrainien, l'armée a affirmé avoir frappé une raffinerie de pétrole dans l'oblast de Léningrad, au nord‑ouest de la Russie.
Depuis l'été 2025, les autorités et médias ukrainiens ont rendu compte de ripostes et d'opérations visant des infrastructures russes, notamment des actes ayant entraîné des déraillements et des victimes sur des voies ferrées. D'autres sources ont attribué à l'Ukraine des actions ayant provoqué des explosions en Russie, l'effondrement de ponts et le déraillement de trains, avec des bilans comportant des victimes civiles.
Mort du photojournaliste Antoni Lallican
Le photojournaliste français Antoni Lallican, âgé de 37 ans, a été tué le 3 octobre 2025 lors d'une attaque de drone près de Droujkivka, dans l'oblast de Donetsk, en Ukraine. Un confrère ukrainien, Georguiï Ivantchenko, a été blessé au cours de la même frappe.
Selon des déclarations publiques, Lallican et son confrère accompagnaient une unité de la 4e brigade blindée ukrainienne au moment de l'impact. Des organisations de presse et des représentants ukrainiens ont indiqué que le véhicule et les équipements des journalistes portaient des signes « PRESSE ». Le président français a présenté ses condoléances et a qualifié l'événement d'attaque de drone.
Plusieurs organisations professionnelles — fédérations et syndicats de journalistes ainsi que Reporters sans frontières — ont réclamé l'ouverture d'enquêtes sur les circonstances de la mort et ont appelé à identifier les responsables. Des fédérations européennes et internationales de journalistes ont estimé que l'attaque pourrait constituer un crime de guerre et demandé des investigations approfondies.
Certaines organisations ont par ailleurs indiqué qu'il s'agissait de la première fois qu'un journaliste était tué par un drone en Ukraine depuis le début de l'invasion à grande échelle en 2022, et elles ont demandé des enquêtes conjointes.
Parcours professionnel d'Antoni Lallican
Antoni Lallican travaillait pour plusieurs médias français et étrangers et était membre de l'agence Hans Lucas depuis 2018. Il avait couvert différentes zones de crise et mené des travaux documentaires sur des questions sociales en France. Selon des sources publiées, il s'était reconverti à la photographie d'information après une première carrière en pharmacie et reportait régulièrement en Ukraine depuis 2022.
Parmi ses distinctions figure le prix Victor Hugo de la photographie engagée, reçu en 2024.
Bilan et chiffres signalés
Le nombre de journalistes tués en Ukraine depuis le début du conflit à grande échelle varie selon les sources : l'UNESCO et des syndicats professionnels publient des chiffres différents. Les organisations citées dans les communiqués mentionnent des bilans distincts, et des demandes d'enquêtes ont été formulées pour documenter précisément les circonstances de ces décès.
Éléments procéduraux et appels à enquête
Des requêtes formelles d'enquête ont été émises auprès des autorités compétentes, y compris des demandes d'enquêtes conjointes entre autorités nationales et organisations internationales lorsque cela a été proposé. Les appels portent sur l'identification des responsables des frappes et sur la détermination des circonstances ayant conduit aux dommages infligés aux infrastructures et aux pertes humaines.