Introduction
Le cancer du sein triple négatif est une forme particulièrement agressive de cancer qui affecte environ 15 % des patientes atteintes de cancer du sein en France, soit environ 9 150 nouveaux cas chaque année. Il est difficile à traiter car il ne répond pas aux thérapies hormonales conventionnelles ou aux traitements ciblant la protéine HER2. Cette maladie a souvent un mauvais pronostic et touche majoritairement des femmes jeunes possédant des mutations génétiques héréditaires, notamment BRCA1 et BRCA2.
Traitements traditionnels
Traditionnellement, le traitement standard consiste à réduire la taille de la tumeur par chimiothérapie et immunothérapie, suivie d'une chirurgie pour retirer le cancer. Les trois années qui suivent l'opération sont particulièrement critiques en raison des risques élevés de récidive et de mortalité.
Nouvel essai clinique avec l'Olaparib
L'essai clinique nommé "Partner", mené par l'Université de Cambridge, a investigué l'administration d'Olaparib, un inhibiteur de PARP, en association avec une chimiothérapie administrée avant l'opération. Historiquement, ce médicament avait été utilisé en post-opératoire aux Royaume-Uni pour aider à réduire les récidives chez les patientes porteuses de mutations BRCA.
Dans cet essai, les participantes ont reçu l'Olaparib pendant 12 semaines avant la chirurgie, 48 heures après la chimiothérapie. Les résultats publiés dans "Nature Communications" indiquent que parmi les 39 patientes recevant cette combinaison, une seule a vu son cancer récidiver, et 100 % ont survécu trois ans après l'opération. En comparaison, le groupe témoin, qui ne recevait que la chimiothérapie, a enregistré un taux de survie à trois ans de 88 % avec neuf rechutes et six décès parmi 45 patientes.
Fonctionnement de l'Olaparib
L'Olaparib agit en inhibant les protéines PARP, responsables de la réparation des dommages de l'ADN des cellules. Dans le contexte du cancer du sein triple négatif chevauchant les défauts de réparation de l’ADN dus à BRCA, les inhibiteurs de PARP empêchent les cellules cancéreuses de se réparer, conduisant ainsi à la mort cellulaire.
Perspectives futures
Bien que les résultats de cet essai soient prometteurs, une validation par des études de plus grande ampleur est nécessaire. Il est anticipé que cette stratégie thérapeutique pourrait s'étendre à d'autres cancers impliquant des mutations BRCA, notamment ceux affectant les ovaires, la prostate et le pancréas.
Conclusion
L'addition de l'Olaparib à la chimiothérapie avant l'opération chirurgicale pourrait transformer le pronostic du cancer du sein triple négatif, augmentant significativement les chances de survie et diminuant les risques de récidive. Ce potentiel nécessite encore d'être exploré dans des études ultérieures pour confirmer son efficacité et sa sécurité à long terme.