Décision de politique monétaire
La Banque du Canada a annoncé le maintien de son taux directeur à 2,25 % le 10 décembre 2025. Le gouverneur Tiff Macklem a jugé que ce niveau est proche de celui nécessaire pour ramener et maintenir l'inflation autour de l'objectif de 2 % tout en soutenant l'activité économique.
Contexte des variations de taux
La banque centrale a abaissé son taux directeur au cours de l'année pour atteindre le niveau actuel. Les sources divergent sur le nombre exact de réductions intervenues cette année (trois ou quatre). La décision de maintien s'inscrit dans une approche prudente face à des données économiques mitigées et à des incertitudes commerciales.
Raisons et commentaires du gouverneur
Le gouverneur a indiqué que le taux actuel est « essentiellement au niveau approprié pour garder l’inflation près de 2 % tout en aidant l’économie à traverser cette période d’ajustement ». Il a également noté que la politique monétaire atteint les limites de son efficacité face à des perturbations structurelles et aux tarifs commerciaux américains, et qu'il appartient aux gouvernements de chercher des solutions pour améliorer l'accès aux débouchés internationaux et la productivité.
Indicateurs économiques récents
Les données publiées indiquent une croissance du produit intérieur brut (PIB) annualisée de 2,6 % au troisième trimestre. Entre septembre et novembre, le Canada a créé 181 000 emplois. Le taux de chômage était de 6,5 % en novembre. L'indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti à 2,2 % en octobre. L'inflation de base est restée plus élevée, autour de 3 %.
Les comptes nationaux ont fait l'objet de révisions à la hausse pour 2023 et 2024, ce qui a contribué à une lecture plus favorable de la trajectoire de la croissance récente.
Effets des droits de douane et impact commercial
Des droits de douane appliqués sur certains produits (automobile, acier, aluminium, bois d'œuvre) ont perturbé des chaînes d'approvisionnement étroitement intégrées entre le Canada et les États-Unis, entraînant des hausses de coûts pour des secteurs clés et pesant sur les perspectives de croissance et d'exportations nettes.
Évaluation et perspectives
La Banque juge que l'économie canadienne fait preuve de résilience malgré les frictions commerciales et l'incertitude. Elle anticipe une progression de la demande intérieure finale au quatrième trimestre, mais prévoit une croissance du PIB probablement modérée sur cette période en raison d'une baisse attendue des exportations nettes. La banque se dit prête à ajuster sa politique si les perspectives se détériorent.
Certaines prévisions d'analystes et d'économistes indiquent que le prochain changement de taux pourrait être une hausse plutôt qu'une baisse, avec des projections situant un éventuel relèvement vers la fin de 2026. Les marchés et les analystes avaient majoritairement anticipé le maintien du taux lors de cette annonce.
Risques et contexte international
La décision intervient dans un contexte international marqué par des choix de politique monétaire divergents parmi les grandes banques centrales. Aux États-Unis, la dynamique interne de la Réserve fédérale et l'interruption de la production de certaines statistiques officielles ont alimenté l'incertitude sur l'orientation de la politique monétaire américaine.
Données chiffrées clés
- Taux directeur : 2,25 % (décision du 10 décembre 2025)
- Croissance du PIB (annualisée, T3) : +2,6 %
- Création d'emplois : 181 000 (septembre-novembre)
- Taux de chômage : 6,5 % (novembre)
- Inflation (IPC) : 2,2 % (octobre)
- Inflation de base : ~3 % (période récente)








