Contexte et localisation
Le bidonville de Stains est implanté au milieu de jardins ouvriers en Seine-Saint-Denis, à proximité de l'aéroport du Bourget. Il accueille plus de 1 000 personnes, majoritairement des familles de nationalité roumaine appartenant à la communauté rom.
Conditions de vie
Les habitations sont composées de baraques et de caravanes sommaires. Des installations sanitaires collectives et des « toilettes de campagne » sont présentes sur le site. Les organisations intervenantes signalent des risques sanitaires liés à ces installations et des conditions thermiques extrêmes dans certains baraquements lors d’épisodes de chaleur.
Visite et actions de Médecins du Monde
Des équipes de Médecins du Monde (MdM), comprenant des médecins bénévoles et des travailleurs sociaux, ont réalisé une visite sur le site. MdM effectue un suivi médical et social des personnes résidant dans le bidonville et accompagne certaines démarches administratives. Les équipes ont indiqué que les expulsions successives entraînent des ruptures dans le suivi des soins et cherchent à maintenir ou organiser des rendez-vous pour des patients bénéficiant de l’aide médicale d’État.
Préoccupations des habitants
Plusieurs habitants ont exprimé leur préoccupation face à la perspective d’un démantèlement. Des résidents ont déclaré ne pas savoir où se reloger et ont signalé avoir formulé des demandes de logement. Des parents ont souligné les difficultés liées à la scolarisation des enfants. Des personnes ont par ailleurs été expulsées d’autres sites du département avant de s’installer à Stains.
Position de la préfecture et mesures annoncées
La préfecture de Seine-Saint-Denis a indiqué que la situation ne pouvait pas se maintenir en l’état en évoquant des problèmes sanitaires, des troubles de voisinage et des perturbations de l’ordre public. Elle a annoncé la mission d’un diagnostic par une association mandatée auprès des familles et précisé que l’évacuation ne serait pas effectuée avant le printemps prochain.
Contexte institutionnel et constatations
La Commission nationale consultative des droits de l'homme, dans son rapport annuel 2024, a indiqué que, malgré une amélioration sensible, les Roms demeurent la minorité la plus stigmatisée en France. Les acteurs médicaux et sociaux soulignent que l’éviction de lieux d’habitation informels peut entraîner des ruptures dans les parcours de soins et des difficultés d’accès aux services.
Déroulement récent et sécurité
Lors d’une intervention des équipes de MdM, une présence policière est intervenue à proximité du site avec plusieurs véhicules. Les professionnels présents ont affirmé que la police a un rôle à tenir, tout en exprimant la crainte que cette concomitance suscite des soupçons à l’égard des équipes d’aide.