Résultat de l'élection
Le second tour de l'élection présidentielle bolivienne, organisé en octobre, a été remporté par le candidat de centre-droit Rodrigo Paz, qui a obtenu 54,6 % des suffrages selon le Tribunal suprême électoral (TSE) après le dépouillement d’environ 97,8 % des bulletins. Son adversaire Jorge « Tuto » Quiroga a obtenu 45,4 % des voix. Rodrigo Paz doit succéder au président sortant Luis Arce à la date prévue du 8 novembre.
Contexte politique
Rodrigo Paz est issu d'une famille politique influente et est présenté comme un modéré se déclarant favorable au consensus. Il a formulé un programme qualifié de "capitalisme pour tous", axé sur la décentralisation et la rigueur budgétaire. Jorge Quiroga, son adversaire, a défendu une ouverture plus nette aux marchés internationaux et le recours à de nouveaux crédits.
L'émergence de Rodrigo Paz met fin à une période d'environ vingt ans dominée par des gouvernements de gauche, caractérisés notamment par des nationalisations et des réorientations des relations internationales. Evo Morales, ancien président, conserve une influence politique et figure parmi les acteurs susceptibles d'exercer une opposition au nouveau mandat en raison des limites de mandats qui l'ont empêché de se présenter.
Situation économique au départ du mandat
Le mandat du président sortant a été marqué par une contraction des recettes d'exportation de gaz et une baisse des réserves en devises, qui ont rendu difficile le maintien des subventions aux carburants. L'économie a connu une hausse notable de l'inflation, indiquée à plus de 23 % dans les bilans disponibles, et des pénuries d'essence et de diesel ont été signalées dans plusieurs régions.
Ces éléments ont été cités parmi les raisons ayant rendu urgente la recherche de mesures d'ajustement budgétaire et d'attraction d'investissements. Tant Rodrigo Paz que Jorge Quiroga ont annoncé des politiques visant à réduire les dépenses publiques et à favoriser une plus grande participation du secteur privé.
Composition parlementaire et implications
Le groupe parlementaire associé à Rodrigo Paz apparaît comme le plus important en nombre de sièges, avec 49 députés et 16 sénateurs, contre 39 députés et 12 sénateurs pour le groupe lié à Jorge Quiroga. Aucune majorité absolue n'est prévue pour le président élu, ce qui devrait l'obliger à former des alliances parlementaires pour faire adopter ses réformes.
Réactions et premières déclarations
Des manifestations de soutien ont eu lieu dans la capitale, notamment des rassemblements de partisans à La Paz. Des dirigeants politiques ont adressé des félicitations ; Jorge Quiroga a reconnu sa défaite et a déclaré avoir appelé Rodrigo Paz pour le féliciter. Le vice-président élu a appelé à l'unité et à la réconciliation nationale.
Des responsables étrangers ont exprimé leur disposition à coopérer avec la Bolivie sur des sujets tels que la sécurité régionale, les investissements et la gestion des flux migratoires.
Défis et perspectives
Le président élu devra affronter des défis économiques immédiats : stabiliser les réserves en devises, maîtriser l'inflation et résoudre les pénuries d'énergie tout en conciliant rigueur budgétaire et besoins sociaux. La nécessité d'alliances parlementaires devrait influencer la mise en œuvre des réformes économiques annoncées.
La présence d'opposition de personnalités politiques ayant encore une base de soutien significative au sein de certaines populations, notamment autochtones, figurera parmi les facteurs politiques à surveiller au cours du mandat.