Résumé
Le rappeur connu sous le nom de scène Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, a été convoqué devant le tribunal judiciaire de Paris le 3 décembre. Le parquet a précisé qu'il fait l'objet de poursuites pour injures publiques à caractère discriminatoire visant une journaliste et un essayiste, ainsi que pour cyberharcèlement aggravé visant la journaliste.
Convocation et mesures judiciaires
Selon le ministère public, Élie Yaffa a été présenté à un magistrat du parquet qui lui a remis une convocation pour une audience fixée au 3 décembre devant la juridiction compétente. Il a été placé sous contrôle judiciaire, assorti d'une interdiction d'entrer en relation avec les personnes visées par les poursuites et d'une obligation de verser une caution. Les communiqués de la défense et les réactions médiatiques se sont montrés divergents : certaines sources indiquent qu'une avocate n'a pas commenté immédiatement, tandis que d'autres citent ses conseils déclarant qu'il réservera ses explications au tribunal.
Chefs d'accusation et faits allégués
Les poursuites portent sur des messages diffusés sur le réseau social X en janvier 2024. Pour la journaliste Linh-Lan Dao, il est reproché à l'accusé des faits de cyberharcèlement aggravé et d'injures publiques à caractère discriminatoire, en lien avec des propos faisant référence à ses origines.
À l'encontre de l'essayiste Tristan Mendès France, il est reproché la diffusion de messages comprenant des formules visant son identité et l'affichage d'une photographie de la victime juxtaposée à une image du tueur en série Francis Heaulme. Les éléments de presse citent des expressions rapportées par les autorités, telles que « Il est nez avant la honte » et « nezfaste ».
Réactions des personnes concernées
L'avocate de Linh-Lan Dao a indiqué que sa cliente se constituerait partie civile à l'audience. Elle a souligné que le harcèlement et les injures visant l'origine de sa cliente, relayés par un nombre important d'internautes, ne devaient pas rester sans suite judiciaire.
Tristan Mendès France a précisé qu'il n'était pas à l'origine d'une procédure et qu'il n'avait pas l'intention de se porter partie civile. Il a estimé que les messages en cause avaient déclenché un flot de commentaires antisémites et rappelé des antécédents historiques d'attaques antisémites visant le nom Mendès France.
Procédures parallèles et peines encourues
Élie Yaffa est par ailleurs mis en examen depuis octobre 2023 dans une autre affaire de harcèlement moral en ligne et placé sous contrôle judiciaire dans ce dossier. Selon les éléments publiés par la presse et les communiqués officiels, les peines encourues diffèrent selon les qualifications retenues : pour les faits reprochés à l'encontre de la journaliste, des peines pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende ; pour les propos visant l'essayiste, des peines pouvant atteindre un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Il n'était pas précisé si l'audience du 3 décembre devait être une audience de mise en état ou une audience statuant au fond.
Situation procédurale à venir
Le dossier devrait être examiné lors de l'audience citée. Les personnes visées et leurs représentants ont exprimé des positions contrastées quant à leur participation au procès. Les éléments synthétisés ici proviennent des communiqués du parquet et de déclarations reprises par la presse.