Faits
Le 19 octobre 2025, une effraction a été commise dans la galerie d'Apollon du musée du Louvre à Paris. Quatre personnes ont participé à l'opération : deux ont accédé à une fenêtre depuis une nacelle élévatrice, deux autres sont restés au sol pour assurer la fuite. Les auteurs ont fracturé une fenêtre et dérobé huit bijoux de la Couronne de France, avant de s'enfuir sur des scooters. L'enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris.
Investigations techniques
Les services de police ont procédé à des relevés techniques sur le lieu de l'effraction et sur le matériel abandonné lors de la fuite. Plus de 150 prélèvements (ADN, empreintes et autres traces) ont été réalisés sur des éléments retrouvés, notamment un casque, des gants, deux disqueuses, un chalumeau, un gilet de haute visibilité et un talkie‑walkie. La couronne de l'impératrice Eugénie a été retrouvée sur le lieu de la fuite, signalée endommagée, et fait l'objet d'une restauration.
Les images de vidéosurveillance, issues des caméras du musée et de sources publiques et privées, ont été exploitées pour reconstituer le parcours des auteurs dans Paris et les départements limitrophes. Le camion-élévateur et la nacelle utilisés pour l'effraction ont également été examinés.
Enquête et interpellations
L'enquête est menée par la Brigade de répression du banditisme (BRB), avec le concours de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) et de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Environ une centaine d'enquêteurs a été mobilisée.
Le 25 octobre 2025, deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre des investigations pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime". L'un a été arrêté à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle (Roissy) alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire, l'autre en Seine-Saint-Denis. Les autorités indiquent que ces individus sont connus des services de police. Leur identification a reposé en partie sur des analyses scientifiques réalisées à partir des prélèvements effectués sur les objets abandonnés.
Les personnes interpellées restent présumées innocentes tant que leur culpabilité n'a pas été établie par une décision de justice. La garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.
Pistes et enjeux
Les investigations visent à identifier les autres membres du commando, d'éventuels complices (y compris à l'intérieur du musée) et les circuits de recel ou d'écoulement des bijoux volés. Les enquêteurs n'excluent aucune piste et exploitent les traces scientifiques et les images de vidéosurveillance.
Les autorités ont évoqué le risque que des pierres et diamants des bijoux soient détachés, dispersés ou fondus, ce qui compliquerait leur localisation et leur restitution.
Réactions et mesures
La procureure de Paris a appelé au respect du secret de l'enquête et a déploré les divulgations d'informations susceptibles de nuire aux investigations. Le ministre de l'Intérieur a salué le travail des enquêteurs et demandé la poursuite des investigations sous l'autorité du parquet compétent.
Une enquête administrative a été confiée à l'Inspection générale des affaires culturelles. La ministre de la Culture a demandé la remise de ses conclusions et annoncé la création d'un fonds destiné à la sécurisation des sites patrimoniaux.
Situation actuelle
Au terme des premières interpellations, les bijoux volés n'avaient pas été retrouvés et des personnes restaient recherchées. Les investigations scientifiques, techniques et judiciaires se poursuivent afin d'établir les responsabilités, de retrouver les objets dérobés et d'identifier l'ensemble des personnes impliquées.








