Contexte
Le scrutin présidentiel s'est tenu le dimanche 12 octobre. Les résultats officiels de l'élection devaient être proclamés par le Conseil constitutionnel au plus tard le 26 octobre. Au moment de la revendication, les autorités n'avaient pas communiqué de taux de participation.
Proclamation de la victoire
Le candidat d'opposition Issa Tchiroma Bakary a déclaré, via sa page Facebook le mardi 14 octobre, avoir remporté l'élection et a appelé les autorités à « accepter la vérité des urnes ». Il a annoncé son intention de publier un rapport détaillé des résultats par région et indiqué que son équipe avait placé des observateurs dans une grande majorité des bureaux de vote.
Cadre juridique et réactions officielles
Selon la loi camerounaise, la proclamation des résultats officiels relève du Conseil constitutionnel. Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a rappelé qu'il est illégal de proclamer le résultat du vote avant la décision de cette institution, qualifiant la proclamation anticipée de « ligne rouge ». Le parti au pouvoir, le RDPC, a dénoncé l'annonce comme un « canular » et a indiqué attendre sereinement les résultats officiels.
Développements sur le terrain
Des militants de différents camps ont publié sur les réseaux sociaux des photos de procès-verbaux et des relevés affichés dans des bureaux de vote. Des rassemblements de soutien à Issa Tchiroma ont eu lieu dans plusieurs localités, et une présence militaire renforcée a été signalée dans son fief de Garoua. L'équipe de campagne de Tchiroma a déclaré vouloir compiler les procès-verbaux pour procéder à une analyse statistique.
Parcours du candidat et proposition
Issa Tchiroma Bakary est un ancien ministre et président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). Il a quitté la majorité présidentielle quelques mois avant l'élection et a été désigné candidat par une coalition d'opposition et de membres de la société civile. Il a proposé une période de transition de trois à cinq ans si sa victoire était confirmée.
Contexte historique
Lors de la présidentielle de 2018, l'opposant Maurice Kamto s'était proclamé vainqueur avant la proclamation officielle; il avait ensuite été arrêté et des rassemblements de ses partisans avaient été dispersés. La candidature de Maurice Kamto pour le scrutin en cours avait été rejetée.
Suite du processus
Le Conseil constitutionnel demeure l'instance compétente pour publier les résultats officiels. Les acteurs politiques ont exprimé des positions divergentes et la situation sera déterminée par la proclamation officielle des résultats.