Une croyance populaire attribue au Coca‑Cola des effets bénéfiques sur les symptômes de la gastro‑entérite, notamment les nausées, la diarrhée et la déshydratation. L'analyse des caractéristiques des boissons de type cola et des données scientifiques disponibles permet d'évaluer la pertinence de cette pratique en termes de réhydratation et de sécurité.
Composition et mécanismes pertinents
Les boissons de type cola sont généralement riches en sucres ajoutés et peu pourvues en électrolytes, en particulier en sodium. Elles présentent une osmolarité élevée par rapport aux solutions de réhydratation orale recommandées. Cette hyperosmolarité peut, par effet osmotiques, attirer l'eau vers la lumière intestinale et modifier le transit. Par ailleurs, les sucres non absorbés peuvent retenir l'eau dans l'intestin et augmenter le volume des selles. Certaines variantes contiennent de la caféine, qui peut exercer un léger effet diurétique et provoquer, chez certaines personnes, des crampes abdominales.
Preuves sur l'efficacité pour la réhydratation
Les études et recommandations disponibles n'appuient pas l'utilisation du Coca‑Cola ou d'autres colas comme solution de réhydratation en cas de diarrhée aiguë. Les objectifs de la réhydratation orale sont de remplacer l'eau et les électrolytes perdus et de favoriser l'absorption intestinale de l'eau ; les boissons hyperosmolaire et pauvres en sodium ne répondent pas à ces critères. En conséquence, elles sont moins efficaces pour corriger les pertes hydriques et électrolytiques que les solutions de réhydratation orale spécifiquement formulées.
Risques associés à l'utilisation de cola en cas de gastro‑entérite
Les principaux risques liés à l'usage de colas en contexte de diarrhée sont :
- une osmolarité élevée qui peut aggraver le transit et favoriser la rétention d'eau dans l'intestin ;
- l'apport élevé en sucres qui, s'il n'est pas absorbé, augmente le volume des selles ;
- la présence de caféine dans certaines boissons, susceptible d'entraîner des crampes abdominales et un léger effet diurétique ;
- chez les nourrissons et les jeunes enfants, le recours à des boissons hyperosmolairement riches en sucres au lieu de solutions adaptées, augmentant le risque de déshydratation.
Recommandations pratiques
Pour la prise en charge de la déshydratation liée à une gastro‑entérite, il est recommandé de privilégier des solutions de réhydratation orale équilibrées (concentrations adaptées en glucose et en électrolytes), administrées à petites gorgées et de manière régulière. En l'absence de solution commerciale adaptée, des bouillons peu salés ou des liquides peu sucrés et riches en électrolytes constituent des alternatives supérieures aux boissons sucrées non électrolytiques. Adapter l'alimentation à la reprise orale avec des aliments peu volumineux et digestes (riz, carottes cuites, compote) est généralement conseillé selon la tolérance.
Consulter un professionnel de santé en cas de signes de déshydratation sévère, d'incapacité à retenir les liquides, de vomissements persistants, de présence de sang dans les selles ou de toute détérioration clinique.
Conclusion
L'utilisation du Coca‑Cola pour traiter la déshydratation ou réduire la diarrhée n'est pas soutenue par les caractéristiques nutritionnelles des colas ni par les éléments disponibles concernant la réhydratation orale. Les solutions contenant un équilibre approprié d'eau et d'électrolytes restent la référence pour la réhydratation liée à la gastro‑entérite.








