Contexte de l’incident
Dans la nuit du 1er au 2 juin 2025, un homme âgé de 27 ans a été impliqué dans un incident survenu à la mosquée Errahma de Villeurbanne, près de Lyon. L’individu a pénétré dans la salle de prière, dérobé un exemplaire du Coran et l’a incendié à l’extérieur de l’édifice, avant de déposer l’ouvrage brûlé devant la mosquée et de quitter les lieux. Un témoin a éteint les flammes, puis alerté les responsables du lieu de culte qui ont porté plainte. L’auteur des faits a été identifié et interpellé grâce à l’exploitation des images de vidéosurveillance.
Procédure judiciaire et arguments du prévenu
L’homme, qui était suivi depuis plusieurs années en psychiatrie pour une schizophrénie paranoïde diagnostiquée à l’âge de 18 ans, a comparu devant le tribunal correctionnel de Lyon. Il était sous curatelle renforcée depuis deux ans. Poursuivi pour "dégradation commise en raison de la religion", il a affirmé à l’audience qu’il ne visait pas la communauté musulmane et qu’il se considérait comme « victime de sa maladie ». Il a déclaré avoir perçu son acte comme la destruction d’un livre sans dimension religieuse à ses yeux, tout en exprimant qu’il comprenait la gravité de son geste.
Réquisitions et décision de justice
La procureure Hannah Tellier a souligné un risque important de réitération et a requis une peine de 15 mois de prison ferme, tout en rappelant que le discernement du prévenu au moment des faits était considéré comme altéré. Le tribunal a prononcé une peine d’un an de prison ferme à l’encontre du prévenu, assortie de trois mois de sursis probatoire, ainsi que d’une interdiction de paraître à Villeurbanne pendant deux ans. Le tribunal a également pris en compte l’existence de précédentes condamnations, notamment pour menaces, violences liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre et vol. Un préjudice moral devra être versé aux parties civiles.
Réactions et contexte
L’incendie du Coran a interrompu la quiétude des lieux de culte et suscité de nombreuses réactions. Plusieurs élus locaux et responsables religieux ont qualifié cet acte « d’islamophobe » et ont organisé une manifestation de soutien. Le maire de Villeurbanne et la préfecture ont exprimé leur soutien à la communauté musulmane locale. L’avocat des parties civiles, représentant l'association Errahma et le Conseil des mosquées du Rhône, a déclaré que la décision judiciaire avait répondu à leurs attentes. L’incident s’inscrit dans un contexte national où d’autres actes hostiles envers la communauté musulmane avaient été rapportés au cours des mois précédents.