Contexte des faits
Le 3 juillet 2024, lors d'une opération de collage d'affiches à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine, la députée Prisca Thévenot, alors candidate à sa réélection, sa suppléante Virginie Lanlo et deux militants ont été pris à partie par plusieurs jeunes, dont le prévenu. L'altercation s'est produite à quelques jours du second tour des élections législatives. Les membres de l'équipe de campagne procédaient à l'affichage lorsqu'un groupe de jeunes individus leur a arraché leurs affiches. À la suite de cet incident, une vingtaine d'individus, mineurs pour la plupart, ont rejoint le groupe à l'appel du principal mis en cause.
Détails de l'agression
Au cours de l'affrontement, Madiba Ousmane Guirassy, l'un des militants accompagnant Mme Thévenot, a été blessé. Le prévenu, âgé de 21 ans, a reconnu avoir porté un coup de poing à ce militant. Cependant, il a nié être à l'origine d'autres actes de violence, notamment l'utilisation d'une trottinette pour frapper M. Guirassy – incident ayant entraîné une fracture de la mâchoire ainsi que des blessures au genou, au ventre et à la main. Il a aussi contesté avoir agressé Virginie Lanlo avec la même trottinette, cette dernière ayant toutefois été blessée au bras et le pare-brise de sa voiture endommagé lors de l'altercation.
Prisca Thévenot a relaté que les jeunes présents « venaient pour en découdre » et attendaient une indication sur la personne à cibler. Suite aux faits, elle a déclaré être affectée psychologiquement, évoquant un sentiment d'insécurité et une interrogation sur la poursuite de son engagement politique.
Procédure judiciaire et verdict
Le principal mis en cause a comparu en détention provisoire devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Il a été jugé pour violences en récidive, aggravées par la réunion et l'usage d'une arme, ainsi que pour dégradation de véhicule. Il a été condamné à une peine de 23 mois de prison ferme, assortie de 18 mois de sursis probatoire, de plusieurs obligations et interdictions. Le parquet avait initialement requis trois ans d'emprisonnement ferme. Le tribunal a désigné le prévenu comme principal instigateur des violences et a souligné que les victimes œuvraient à la bonne marche du processus démocratique. L'avocat de la défense a évoqué un comportement sans motivation politique de la part de son client. Cinq autres mineurs, également soupçonnés d'avoir été impliqués dans l'agression, doivent être jugés ultérieurement devant le tribunal pour enfants.
Contexte plus large
Selon le ministère de l'Intérieur, 51 candidats, suppléants ou militants ont été agressés entre les deux tours des élections législatives de 2024. L'agression de Mme Thévenot et de son équipe s'inscrit dans ce contexte plus large de tensions durant la période électorale.