Verdict et chefs d'accusation
Le tribunal correctionnel de Bayonne a condamné Éric Olhats à six ans d'emprisonnement pour atteintes sexuelles sur mineurs et corruption de mineur. La décision, rendue après des audiences totalisant plus de treize heures, comporte un maintien en détention.
Période et victimes visées
Les faits visés par l'instruction et le procès concernent des adolescents licenciés à l'Aviron Bayonnais, âgés de moins de 15 ans au moment des faits. Les plaintes ont porté sur des faits survenus entre 1997 et 2002, puis entre 2021 et 2022, et ont été déposées par plusieurs hommes aujourd'hui majeurs.
Déroulement du procès
Lors des audiences, plusieurs plaignants ont témoigné de comportements qu'ils qualifient d'attouchements, de masturbations imposées, d'envois de messages à connotation sexuelle et d'autres approches en marge d'entraînements, de matchs ou de stages. Ces témoignages ont été présentés à la barre au cours de la procédure. Éric Olhats a nié l'ensemble des faits qui lui sont reprochés tout au long du procès.
La représentante du ministère public a exposé l'analyse du parquet : selon elle, l'accusé aurait progressivement instauré une emprise sur certains jeunes, créant une porosité entre l'espace sportif et la sphère intime. Le ministère public avait requis une peine supérieure à celle finalement prononcée.
Défense et arguments présentés
La défense, assurée par Me Alain Larrea, a demandé la relaxe sur l'ensemble des chefs de prévention, à l'exception de la détention d'images pédopornographiques pour laquelle la relaxe n'était pas sollicitée. L'avocat a contesté la crédibilité de certains éléments de la procédure, invoquant l'absence d'éléments matériels directs et l'absence de témoins corroborants pour certains faits.
Peines complémentaires et mesures civiles
Outre la peine d'emprisonnement, le tribunal a ordonné un suivi judiciaire de cinq ans, une injonction de soins et des interdictions d'exercer des activités en contact avec des mineurs ainsi que des interdictions d'accès à certains lieux sportifs. Le jugement prévoit également l'indemnisation des parties civiles, le montant étant fixé par le tribunal.
Parcours professionnel de l'accusé
Éric Olhats a occupé des fonctions d'entraîneur et de responsable technique à l'Aviron Bayonnais, après son arrivée au club en 1992. Il a ensuite été recruteur pour la Real Sociedad à partir de 2003 et a été présenté dans la procédure comme ayant exercé des fonctions de conseil pour des joueurs professionnels.
Antécédent judiciaire
Une ancienne condamnation a été rappelée au cours de la procédure : en 1991, Éric Olhats avait été condamné à un an de prison avec sursis et soumis à une obligation de soins pour des faits qualifiés d'attentat à la pudeur sur mineur.
Observations sur la tenue de l'audience
Plusieurs témoins ont évoqué la difficulté à porter plainte et le sentiment de culpabilité lié au retard dans la parole. La défense a, pour sa part, souligné des éléments de procédure et relevé certaines contradictions entre déclarations. Le tribunal a retenu la responsabilité pénale de l'accusé sur certaines qualifications présentées au dossier.








