Contexte
Frédéric Péchier, ancien anesthésiste exerçant à Besançon, a été jugé pour trente empoisonnements de patients survenus dans deux cliniques privées de la ville. Les faits reprochés concernent des événements intervenus entre 2008 et 2017, touchant des patients âgés de 4 à 89 ans. Une enquête a été ouverte en 2017.
Procédure judiciaire et verdict
Le procès s'est tenu devant la cour d'assises du Doubs. La procédure a débuté le 8 septembre 2025 et s'est prolongée pendant environ quinze semaines. La cour, composée de trois magistrats professionnels et de six jurés, a rendu son verdict le 18 décembre 2025.
La cour a déclaré Frédéric Péchier coupable des trente empoisonnements qui lui étaient reprochés, dont douze ont entraîné la mort des patients. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, et à l'interdiction définitive d'exercer la profession de médecin. La présidente de la cour a ordonné l'incarcération immédiate à l'issue de l'audience. Les avocats de la défense ont annoncé qu'ils allaient interjeter appel.
Accusation : actes et mobile allégué
L'accusation a présenté des éléments selon lesquels des poches de perfusion auraient été contaminées par des substances telles que le potassium, des anesthésiques locaux, l'adrénaline ou l'héparine, provoquant des arrêts cardiaques ou des hémorragies. Les magistrats et le parquet ont expliqué que ces actes avaient visé des patients pris en charge par d'autres soignants et ont avancé comme mobile la volonté d'atteindre psychologiquement ces confrères, de se présenter comme compétent en réanimation et de dissimuler l'origine des incidents par la participation aux réanimations.
Défense et éléments contestés
La défense, conduite notamment par l'avocat Randall Schwerdorffer, a contesté la portée des éléments présentés par l'accusation, demandant l'acquittement en l'absence de preuves directes irréfutables. Elle a soutenu que, pour certains cas, l'implication de l'accusé reposait principalement sur sa présence au moment des incidents et a cherché à faire valoir des doutes sur l'identification de l'auteur des actes.
Frédéric Péchier a maintenu son déni de culpabilité tout au long de la procédure, déclarant à plusieurs reprises « Je ne suis pas un empoisonneur ». Au cours du procès, il a toutefois admis qu'un empoisonneur avait sévi dans l'une des deux cliniques, sans s'identifier comme l'auteur.
Déroulement du procès et éléments de contexte
L'audience a comporté des exposés techniques, l'examen individuel de chacun des trente dossiers et des témoignages de victimes et de proches. L'accusé a été décrit de manières contrastées au cours des débats et a évoqué, lors d'une audience, une tentative de suicide en 2021.
Avant le verdict, Frédéric Péchier comparaissait en liberté ; il n'avait pas été placé en détention durant l'instruction. Après l'énoncé du jugement, la défense a annoncé son intention de faire appel et de déposer une demande de remise en liberté.
Victimes et suites possibles
Parmi les trente cas retenus par la cour, douze ont été mortels et dix-huit ont donné lieu à des survivants présentant divers séquelles. Les parties civiles ont exprimé l'attente d'explications supplémentaires et la perspective d'un nouveau procès en appel a été annoncée. Le dossier devrait ainsi être réexaminé par une cour d'assises d'appel, conformément aux voies de recours prévues par la procédure pénale.








