Contexte de l'affaire
Le portrait emblématique de Winston Churchill, photographié par le célèbre photographe canadien d'origine arménienne Yousuf Karsh, a été au centre d'un vol audacieux au Château Laurier, un hôtel prestigieux d'Ottawa. Ce portrait, capturé en 1941 après un discours de Churchill au Parlement canadien, est reconnu mondialement comme un symbole de la résistance britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1998, Yousuf Karsh avait fait don de ce portrait, parmi d'autres, à l'hôtel.
Le Vol et l'Enquête
Entre le 25 décembre 2021 et le 6 janvier 2022, le portrait de Churchill a été volé et remplacé par une copie. L'acte n'a été découvert qu'en août 2022 lorsqu'un employé de l'hôtel a constaté que le cadre était mal accroché. Une enquête internationale a permis de localiser le portrait original vendu aux enchères à Londres puis acheté par un individu en Italie, ignorant son origine illicite. La photographie a été restituée à l'hôtel en septembre 2024.
Procès et Condamnation
Jeffrey Wood, originaire de l'Ontario, a été identifié comme le coupable. Il a plaidé coupable de vol, falsification et trafic de biens volés. Lors de l'audience de détermination de la peine tenue à Ottawa, le juge Robert Wadden a prononcé une peine de deux ans moins un jour d'emprisonnement, notant la complexité de déterminer la peine pour un tel crime en raison du manque de précédents dans le droit canadien concernant le vol d'œuvres d'art. L'accusé prévoyait d'utiliser l'argent de la vente pour soutenir son frère souffrant de problèmes de santé mentale, mais ce dernier est décédé avant d'en recevoir le bénéfice.
Réactions et Conséquences
L'avocat de Jeffrey Wood a estimé que la peine était sévère, considérant qu'il s'agissait d'un premier délit et d'un crime contre les biens. Néanmoins, le juge a souligné l'importance culturelle et historique du portrait, ainsi que la fierté nationale qu'il suscite. La décision a été bien accueillie par la direction du Château Laurier, exprimant leur satisfaction de voir l'affaire résolue avec une condamnation adéquate. L'affaire souligne la nécessité de mettre en œuvre des mesures de protection rigoureuses pour les œuvres d'art exposées au public.