Consommations d'alcool, tabac et cannabis chez les adolescents
Introduction
Des enquêtes récentes indiquent une baisse de la consommation de tabac et de cannabis chez certains groupes d'adolescents, tandis que l'alcool reste présent dans les pratiques de socialisation. Les éléments ci‑dessous synthétisent les données et observations issues d'études et d'entretiens rapportés par des sources institutionnelles et des témoignages de jeunes.
Résultats des enquêtes
Une étude européenne relayée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) indique que, en 2024, 20 % des Français de 16 ans déclaraient avoir déjà consommé du tabac et 8,4 % du cannabis. Selon la même analyse, 70 % des adolescents avaient déjà essayé l'alcool en 2024. En comparaison avec 2015, l'étude relève une baisse importante : environ cinq fois moins de fumeurs quotidiens et trois fois moins de jeunes ayant expérimenté le cannabis.
Une enquête de l'OFDT conduite en 2022 auprès de 23 000 Français de 17 ans avait déjà observé une tendance à la baisse de la consommation de substances psychoactives dans ce groupe d'âge.
Facteurs explicatifs avancés
Plusieurs facteurs sont cités comme contribuant à cette évolution : mesures réglementaires (hausse des prix du tabac, paquet neutre, interdiction de vente aux mineurs), éléments de prévention et de dénormalisation de certains usages dans la société, évolution des pratiques sociales des jeunes et préoccupations liées à la santé mentale.
Le coût du tabac est fréquemment évoqué par des adolescents comme un obstacle à la consommation. La pression sociale est également mentionnée comme un facteur d'initiation pour certaines premières consommations.
Alcool et pratiques à risque
L'alcool reste central dans les occasions de socialisation des adolescents. Les enquêtes signalent une fréquence notable d'« alcoolisations ponctuelles importantes » (binge drinking), définies comme la consommation d'au moins cinq verres au cours d'une même occasion. Des témoignages rapportent des situations d'intoxication aiguë nécessitant des soins, ce qui alerte sur les risques liés aux consommations ponctuelles excessives.
Évolution du marché et nouveaux produits
Les acteurs commerciaux et, dans certains cas, les réseaux illicites adaptent les offres aux tendances observées chez les jeunes. Les cigarettes électroniques jetables, dites « puffs », aromatisées et perçues comme attractives, ont été interdites à la vente depuis février en France mais continuent d'être disponibles dans certains points de vente. Ces produits sont signalés comme une source d'exposition continue malgré les interdictions.
Exemples de trajectoires individuelles (témoignages)
- Un jeune rapporte avoir expérimenté alcool et cannabis à la fin du collège puis adopté une pratique sobre au lycée pour des motifs personnels et sociaux.
- Une adolescente indique éviter le tabac en raison d'une histoire familiale de dépendance et du coût financier associé au produit.
- Un autre adolescent n'a jamais essayé tabac, cannabis ni cigarette électronique et projette éventuellement d'expérimenter l'alcool plus tard, dans des contextes sociaux différents.
- Une lycéenne évoque la présence d'alcool lors de soirées et décrit les puffs comme aromatisées et perçues par certains pairs comme moins dangereuses, tout en étant consciente des risques.
Synthèse et enjeux
Les données indiquent une diminution de l'expérimentation du tabac et du cannabis chez certains adolescents, tandis que l'alcool demeure largement présent dans les pratiques sociales et que des usages à risque persistent. Les efforts de régulation et de prévention sont cités comme des facteurs de réduction, mais la circulation de nouveaux produits et l'adaptation des offres nécessitent une surveillance continue. Le suivi des tendances et des comportements chez les jeunes, ainsi que des actions de prévention ciblées, sont présentés comme des éléments importants pour maintenir et approfondir la diminution des usages problématiques.