Contexte
La trenteième conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP30) se tient à Belém, dans l'État du Pará, au Brésil. Lors de la séance d'ouverture, des représentants des Nations unies et plusieurs chefs d'État ont estimé que les trajectoires actuelles rendent difficile le maintien du réchauffement moyen mondial sous 1,5 °C, sans pour autant envisager l'acceptation d'une cible de 2 °C.
La COP30 est la première édition organisée en Amazonie. Les travaux comprennent des discours liminaires de dirigeants suivis de deux semaines de négociations formelles entre les Parties. Certaines délégations nationales, y compris des représentants de pays à fortes émissions, étaient absentes de l'ouverture, ce qui a pu influencer le ton des discussions.
Discours et positions exprimés à l'ouverture
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a appelé à l'élaboration d'une « feuille de route » visant à réduire la dépendance mondiale aux combustibles fossiles. Le président français Emmanuel Macron a demandé que chaque État « élabore sa stratégie pour éliminer progressivement les combustibles fossiles ». Plusieurs responsables européens et représentants de petits États insulaires ont soutenu des mesures plus ambitieuses.
Le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a dénoncé l'impact des émissions sur les environnements marins et terrestres. La Première ministre des Barbades, Mia Mottley, a plaidé pour la mise en place d'un dispositif d'urgence destiné à réduire les fuites de méthane des infrastructures gazières, soulignant le bénéfice conjoint pour le secteur énergétique et pour les pays vulnérables.
Antécédents et cadre politique
La sortie progressive des énergies fossiles avait déjà été abordée lors de la COP précédente tenue à Dubaï, où un engagement général en faveur d'une réduction progressive des combustibles fossiles avait été adopté. Le cadre de l'accord de Paris reste la référence pour les objectifs de température, notamment la cible de 1,5 °C et la limite de 2 °C.
Tensions et contradictions relevées
Plusieurs intervenants ont souligné des contradictions entre les engagements affichés et les pratiques nationales. Le pays hôte, le Brésil, a lancé des opérations d'exploration pétrolière au large de la région amazonienne, suscitant des critiques d'organisations non gouvernementales et d'observateurs. Le président brésilien a reconnu la difficulté d'une transition rapide vers des sources d'énergie non fossiles.
Par ailleurs, les règles de prise de décision au sein de la Convention, qui exigent souvent le consensus, rendent improbable l'adoption d'une décision juridiquement contraignante visant à interdire ou à sortir immédiatement des combustibles fossiles.
Enjeux opérationnels identifiés
Les délégations ont indiqué que la COP placerait au centre des discussions les engagements volontaires des pays. Parmi les enjeux techniques figurent les mesures visant à réduire les émissions de méthane et à limiter les fuites des infrastructures gazières, ainsi que l'élaboration de plans nationaux de sortie des combustibles fossiles et la prise en compte des responsabilités différenciées des États.
Déroulement attendu
Après les discours d'ouverture, des sessions ministérielles et des négociations techniques doivent se tenir pour traduire en décisions ou en engagements les orientations présentées. Les progrès dépendront de la convergence des positions entre les Parties et de l'ampleur des engagements volontaires annoncés.
Conclusion
La COP30 met en lumière une focalisation renouvelée sur la réduction de la dépendance aux énergies fossiles, tout en exposant des divergences entre déclarations politiques, intérêts nationaux et contraintes procédurales. Les initiatives volontaires et les actions ciblées sur des composantes spécifiques, comme la réduction des fuites de méthane, apparaissent comme des pistes susceptibles d'émerger au cours de la conférence.








