Estimation globale
Selon Airparif, la pollution de l'air en Île‑de‑France entraîne un coût économique annuel estimé à environ 28 milliards d'euros, soit près de 2 200 euros par francilien et par an.
Méthodologie et périmètre
L'estimation couvre des coûts sanitaires et non sanitaires liés à la pollution atmosphérique. Pour la mortalité prématurée, l'évaluation repose sur la valorisation monétaire d'une vie (valeur statistique de la vie). Le périmètre des impacts inclut également les consultations médicales, les traitements, les hospitalisations, l'accompagnement social, les aménagements du domicile, les absences au travail, les départs anticipés à la retraite et les pertes de productivité.
Coûts sanitaires
Les coûts sanitaires représentent environ 93 % du total estimé. Ils intègrent la valeur économique des décès prématurés attribuables aux particules fines (PM2,5) ainsi que les charges directes et indirectes associées aux maladies respiratoires et cardiovasculaires liées à la pollution de l'air.
Coûts non sanitaires
Les coûts non sanitaires recensés comprennent la dégradation des bâtiments et la perte de rendements agricoles. Airparif signale que ces postes sont probablement sous‑estimés, car l'érosion de la biodiversité, la contribution de la pollution de l'air au changement climatique et la dépréciation du patrimoine immobilier ne sont pas intégralement prises en compte.
Mesures mises en œuvre et effets évalués
Les actions menées pour améliorer la qualité de l'air comprennent des politiques publiques visant à réduire le trafic routier, des dispositifs d'aide au renouvellement des moyens de chauffage et des systèmes de surveillance et d'information. Airparif estime que, pour la période 2010–2019, ces actions ont permis d'éviter des impacts économiques évalués à environ 61 milliards d'euros, alors que leur coût total sur la période serait environ dix fois inférieur.
Évolution temporelle et indicateurs
Parmi les indicateurs retenus, Airparif rapporte une diminution du nombre de décès prématurés attribuables aux particules fines : 10 350 en 2010 contre 6 220 en 2019. L'amélioration de la qualité de l'air est présentée comme le résultat de politiques et de réglementations menées aux niveaux européen, national et local, ainsi que d'une baisse des concentrations de certains polluants observée au cours des vingt dernières années.
Limites et observations
Le calcul des coûts économiques dépend d'options méthodologiques et d'hypothèses, notamment la valorisation monétaire de la mortalité prématurée, qui influencent fortement le montant final. Certains impacts indirects et environnementaux restent difficiles à chiffrer et peuvent conduire à une sous‑estimation des coûts non sanitaires.