Introduction
Le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a récemment annoncé la création d'un troisième quartier de haute sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la lutte renforcée contre le narcotrafic et la surpopulation carcérale dans ce territoire ultramarin.
Contexte
La Guyane est souvent décrite comme un "narco-département" en raison de sa position stratégique qui en fait un important lieu de transit pour la cocaïne sud-américaine destinée à l'Europe. La région fait face à une surpopulation carcérale chronique, avec un taux d'occupation des établissements pénitentiaires de 134,7 %.
Objectifs du projet
La nouvelle prison, qui comptera 500 places, incluant un quartier de haute sécurité de 60 cellules, sera située à l'entrée de Saint-Laurent-du-Maroni sur un terrain de plusieurs dizaines d'hectares. Quinze de ces cellules seront réservées aux détenus islamistes ou radicalisés condamnés pour terrorisme. Cette nouvelle infrastructure vise à réduire la surpopulation de la prison de Rémire-Montjoly et à isoler les individus considérés comme les profils les plus dangereux. L'objectif est d'empêcher ces détenus de maintenir des connexions avec leurs réseaux criminels depuis la prison.
Réactions et critiques
L'annonce de ce projet a suscité diverses réactions. Localement, elle a été critiquée par la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et divers élus, qui y voient une ressemblance au passé historique du bagne. La maire de Saint-Laurent-du-Maroni, Sophie Charles, et la sénatrice PS Marie-Laure Phinera-Horth ont exprimé leur opposition, insistant sur l'absence de consultation préalable des élus locaux.
D'autres voix, comme celles du Haut-Commissaire Clément Beaune, approuvent la nécessité d'un tel projet pour contrer le narcotrafic croissant.
Contexte historique et symbolique
Saint-Laurent-du-Maroni était autrefois le port d'entrée des forçats condamnés au bagne, jusqu'en 1938. Ce passé est souvent évoqué par les critiques qui voient dans le projet actuel une douloureuse réminiscence de cette époque.
Conclusion
Le projet de quartier de haute sécurité en Guyane est un élément clé de la stratégie française de lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée. S'il est soutenu par certains, il fait également face à une opposition significative localement, soulevant des questions d'ordre historique et symbolique. Les prochaines étapes incluront probablement des débats sur la construction et la gestion de cette nouvelle structure pour assurer qu'elle réponde efficacement aux préoccupations sécuritaires tout en tenant compte des sensibilités locales.