Contexte
Le 9 octobre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa démission. Le président de la République doit nommer un successeur « d'ici à vendredi soir », selon les déclarations officielles. L'exécutif doit parallèlement assurer la continuité des procédures budgétaires pour l'année 2026.
Démission et consultations
Après avoir présenté sa démission, Sébastien Lecornu a mené des consultations et a indiqué qu'une dissolution de l'Assemblée nationale semblait improbable. Le gouvernement souhaite garantir le suivi du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, ce qui implique une nomination rapide d'un nouveau chef de gouvernement.
Options pour la nomination du Premier ministre
Plusieurs pistes ont été évoquées pour la nomination du nouveau Premier ministre : la reconduction de Sébastien Lecornu, la désignation d'une personnalité du centre, ou la nomination d'une personnalité de gauche. Le nom de Jean-Louis Borloo a circulé dans les médias ; il a déclaré ne pas être en contact avec l'entourage présidentiel. Les arbitrages dépendront des équilibres politiques et des lignes posées par les différentes formations.
Positions des partis politiques
Les différents partis ont exprimé des positions contrastées :
- Les Républicains (LR) ont posé des « lignes rouges », notamment l'exigence de ne pas suspendre la réforme des retraites.
- Le Parti socialiste réclame la nomination d'une personnalité de gauche ou une plus forte représentation de sa sensibilité au gouvernement.
- La France insoumise a annoncé qu'elle s'opposerait à toute participation à un gouvernement présenté comme une grande coalition.
- Le Rassemblement national a indiqué vouloir utiliser des motions de censure pour obtenir une dissolution.
Ces positions conditionneront la composition et la durée probable du futur exécutif.
Budget 2026 : déclarations et calendriers
Roland Lescure, ministre de l'Économie démissionnaire, a affirmé lors d'une réunion européenne à Luxembourg qu'il y aurait un budget pour 2026 et qu'il respecterait les engagements européens. Il a confirmé des prévisions pour 2025 : croissance estimée à 0,7 % et déficit public à 5,4 % du PIB.
Le dépôt du projet de loi de finances est annoncé pour le 13 octobre 2025 afin de respecter les délais constitutionnels. La désignation du chef du gouvernement avant cette date est jugée nécessaire pour assurer le suivi parlementaire du texte.
Procédures en cas de blocage budgétaire
En cas d'obstruction parlementaire ou d'absence de gouvernement formé dans les délais, plusieurs outils juridiques existent pour garantir la continuité de l'action publique :
- vote séparé sur la partie recettes du budget ;
- adoption d'une loi spéciale permettant la perception des impôts et le financement provisoire de l'État ;
- recours aux procédures prévues par l'article 47 de la Constitution si le Parlement ne s'est pas prononcé dans les délais.
Des précédents institutionnels montrent que ces mécanismes peuvent être mobilisés pour assurer le fonctionnement de l'État lorsque le PLF ne peut être adopté dans les temps.
Enjeux : réforme des retraites
La réforme des retraites demeure un point central de tension. Selon les estimations mentionnées, une suspension de la réforme entraînerait un coût significatif (chiffre avancé : au moins trois milliards d'euros pour 2027). La question conditionne la capacité de certains partis à soutenir ou à rejoindre un futur gouvernement.
Prochaines étapes
Les étapes immédiates sont la nomination d'un Premier ministre par le chef de l'État, le dépôt du PLF le 13 octobre 2025, puis l'ouverture du débat parlementaire. Le calendrier déterminera si des procédures exceptionnelles doivent être mobilisées pour garantir la continuité budgétaire.