Contexte
Des manifestations ont débuté le 25 septembre 2025 à Madagascar, initialement motivées par des coupures récurrentes d'eau et d'électricité. Le mouvement, porté par un collectif identifié sous le nom de Gen Z, a évolué vers des revendications politiques incluant des appels à la démission du président Andry Rajoelina.
Chronologie des événements
Fin septembre 2025 : le mouvement Gen Z organise des rassemblements dans plusieurs lieux d'Antananarivo et d'autres villes pour dénoncer les interruptions des services publics. Les manifestations s'intensifient et donnent lieu à des affrontements au cours desquels des personnes sont blessées.
11 octobre 2025 : une unité militaire, désignée comme le Corps des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), appelle les forces de sécurité à ne pas tirer sur les manifestants. Des soldats de cette unité accompagnent ensuite des cortèges dans le centre-ville de la capitale et rejoignent des rassemblements.
Entre le 11 et le 13 octobre 2025 : des rassemblements importants ont lieu à Antananarivo, notamment sur la place du 13-mai et devant l'hôtel de ville. Des étudiants et d'autres manifestants participent à ces déplacements. Des soldats sont visibles aux côtés des manifestants lors de ces journées.
Le 13 octobre 2025 : la présidence annonce une allocution du président Andry Rajoelina à la nation pour la soirée. L'horaire de cette prise de parole est reporté à plusieurs reprises en raison de la présence de soldats au siège de la télévision publique. Le chef de l'État diffuse finalement une allocution sur les réseaux sociaux dans laquelle il déclare être dans un "lieu sûr" après une « tentative de meurtre » et appelle à respecter la Constitution.
Situation du chef de l'État
La localisation exacte d'Andry Rajoelina a fait l'objet d'incertitudes durant la crise. Des rumeurs de départ à l'étranger ont circulé et des informations non confirmées ont indiqué un transport hors de l'île par voie aérienne. La présidence a annoncé que le président restait en mesure d'assurer les affaires courantes et il a diffusé une prise de parole publique depuis un lieu non précisé.
Acteurs institutionnels et changements
Pendant la période de contestation, le président du Sénat Richard Ravalomanana a quitté ses fonctions. Plusieurs personnalités proches de l'exécutif ont quitté le pays ou ont vu leur situation évoluer. Le chef de l'État a signé des décrets accordant des remises de peine à certaines personnes, dont des cas ayant suscité des tensions antérieures.
Bilan humain et sanitaire
Un bilan publié par les Nations unies fait état d'au moins 22 personnes tuées et de plus d'une centaine de blessées lors des phases initiales des manifestations. Le chef de l'État a contesté ce bilan en donnant un chiffre différent pour les pertes de vies. Les autorités et organisations internationales continuent de signaler des blessés et des pertes humaines liées aux affrontements.
Réactions internationales et institutionnelles
Des instances internationales ont exprimé leur préoccupation et ont appelé au respect de l'ordre constitutionnel ainsi qu'à la retenue des forces armées. Des responsables étrangers ont demandé que la continuité institutionnelle et la protection des droits fondamentaux soient assurées.
Facteurs structurels
La contestation s'inscrit dans un contexte économique et social marqué par des difficultés d'accès aux services et des niveaux de pauvreté élevés. Des projets d'infrastructure et des choix budgétaires récents ont été mentionnés dans le débat public comme éléments de controverse.
Perspectives
La situation reste évolutive. Les principaux paramètres à court terme incluent la position des forces armées, la capacité des institutions politiques à engager un dialogue national et la gestion des conséquences humanitaires et sociales des affrontements. Le respect des procédures constitutionnelles figure parmi les points soulignés par les acteurs internes et externes qui suivent la crise.