Introduction
Le Premier ministre François Bayrou a engagé un vote de confiance à l'Assemblée nationale portant sur la stratégie budgétaire et la réduction de l'endettement. Le scrutin a été programmé pour le lundi suivant une série d'interventions publiques et d'interviews du chef du gouvernement.
Déroulement et calendrier
7 septembre 2025 : François Bayrou a multiplié les interventions médiatiques, notamment un entretien diffusé sur Brut, où il a dénoncé l'alliance de formations politiques « en guerre civile ouverte les unes avec les autres » qui, selon lui, s'unissent pour « abattre le gouvernement ». Il a rappelé ses priorités, en particulier l'urgence budgétaire et la nécessité d'efforts pour 2026.
8 septembre 2025 : Bayrou est intervenu à l'Assemblée nationale pour demander la confiance des députés. Le vote était prévu en fin de journée. En cas de retrait de confiance, le Premier ministre était appelé à assurer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un successeur.
Prochaines dates mentionnées : les mouvements sociaux annoncés incluent une journée d'appel au blocage le 10 septembre 2025 et une mobilisation syndicale le 18 septembre 2025.
Positions des principaux partis et groupes parlementaires
Rassemblement national (RN) : Le groupe a annoncé qu'il ne voterait pas la confiance et certains responsables réclamaient une dissolution et des élections législatives anticipées. Marine Le Pen a indiqué que le RN censurerait tout futur Premier ministre qui ne tiendrait pas compte de ses positions.
La France insoumise (LFI) : Le groupe a annoncé son opposition à la confiance. Jean‑Luc Mélenchon a qualifié les négociations de « grande tambouille » et a indiqué que LFI ne soutiendrait pas une coalition formée selon les modalités discutées.
Parti socialiste (PS) : Le premier secrétaire Olivier Faure a déclaré que le PS se tiendrait disponible si le président de la République proposait un Premier ministre socialiste. Des responsables socialistes ont estimé qu'Olivier Faure pouvait revendiquer Matignon.
Les Républicains (LR) : Le parti a connu une divergence de positions. Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée, a accordé la liberté de vote à ses députés et estimé qu'il n'y aurait pas de censure automatique d'un futur gouvernement avant d'en connaître le programme. Bruno Retailleau, président du parti et ministre de l'Intérieur, a appelé au contraire à soutenir le gouvernement Bayrou et a exclu qu'un Premier ministre socialiste soit accepté par la droite sans conditions.
Divisions internes et conditions posées par la droite
Bruno Retailleau a posé des conditions à toute participation de LR dans un futur exécutif : un accord portant notamment sur le budget et une partie des compétences régaliennes. Laurent Wauquiez a insisté sur la nécessité de juger un futur exécutif sur son programme. Ces positions ont provoqué des appels contradictoires au sein des cadres du parti et des interventions d'anciens responsables prônant des solutions différentes, y compris la dissolution.
Réponses de l'Élysée et options pour la succession
Selon l'entourage présidentiel, la priorité du chef de l'État est de préserver la stabilité. Plusieurs hypothèses circulaient pour la nomination d'un successeur en cas de chute du gouvernement :
- nomination d'un Premier ministre issu du socle gouvernemental (des noms ont été cités dans les médias : Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, Gérald Darmanin, Éric Lombard) ;
- appel à un ministre ou à une personnalité politique capable de trouver des accords ;
- recours à une personnalité de la société civile ou à un technicien chargé d'un gouvernement de transition.
La dissolution de l'Assemblée nationale a été évoquée dans le débat public mais n'était pas présentée comme l'option privilégiée par l'Élysée.
Impacts sectoriels : programmation énergétique (PPE)
La troisième Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) attendait encore un décret d'application. Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, a estimé qu'il était probable que la publication du décret soit repoussée en cas de chute du gouvernement, ce qui poserait des questions de calendrier pour les appels d'offres, les investissements et la planification des infrastructures énergétiques.
Mobilisations sociales et contexte
Plusieurs organisations et réseaux ont appelé à des actions de blocage et de mobilisation en septembre. Les autorités ont souligné la nécessité d'assurer l'ordre public, tandis que les partis d'opposition ont annoncé des formes de contestation politique et parlementaire.
Conséquences institutionnelles et gestion des affaires courantes
En cas de retrait de confiance par l'Assemblée, le Premier ministre sortant assure les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau Premier ministre par le président de la République. La nomination vise à stabiliser l'exécutif et à permettre l'élaboration du budget, en particulier pour l'exercice 2026, objet de la déclaration politique soumise au vote.
Conclusion
Le vote de confiance a cristallisé des désaccords parlementaires sur la stratégie budgétaire et la composition de l'exécutif. Les prises de position publiques ont mis en évidence des lignes de fracture entre et au sein des partis, des enjeux sur la conduite du budget et des implications pour des dossiers sectoriels, notamment la PPE. L'issue du scrutin et les décisions ultérieures de l'Élysée détermineraient les choix de nomination et le calendrier politique et social des semaines suivantes.








