Arrivée du navire et contexte
Le destroyer lance-missiles USS Gravely a accosté à Port-d'Espagne, capitale de Trinité-et-Tobago, le 26 octobre 2025. Sa venue s'accompagne d'un détachement de marines qui doit conduire des exercices conjointement avec les forces armées trinidadiennes.
L'escale intervient dans un contexte d'intensification des moyens militaires américains dans la région, présentée par Washington comme une réponse au trafic de stupéfiants. Trinité-et-Tobago, archipel situé à proximité des côtes vénézuéliennes, se trouve au centre de ces dynamiques régionales.
Déploiement et opérations déclarées
Les autorités américaines ont déployé plusieurs bâtiments dans les Caraïbes et le Golfe du Mexique dans le cadre d'opérations visant à lutter contre le narcotrafic. Le gouvernement a également annoncé l'envoi du porte-avions Gerald R. Ford dans la zone et déclaré avoir mené des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme liées au trafic de drogue.
Dix frappes ont été revendiquées jusqu'à présent. Des bilans font état d'au moins quarante-trois morts en lien avec ces opérations; des familles ont affirmé que deux ressortissants de Trinité-et-Tobago figuraient parmi les victimes, information non confirmée par les autorités locales.
Positions des États et allégations
L'administration américaine a publiquement accusé des responsables vénézuéliens d'implication dans des réseaux de trafic de drogue. Le gouvernement vénézuélien a nié ces accusations, qualifiant les actions américaines de prétexte à une ingérence visant, selon lui, un changement de régime et la mainmise sur les ressources pétrolières.
En réaction au renforcement des moyens militaires étrangers, les autorités vénézuéliennes ont mobilisé des forces et annoncé des exercices et des préparatifs.
Réactions locales à Trinité-et-Tobago
À Port-d'Espagne, les réactions ont été contrastées. Certains habitants et responsables locaux ont exprimé leur soutien aux opérations, perçues comme une action contre le trafic de drogue. D'autres ont fait part d'inquiétudes quant aux risques d'escalade, à la souveraineté nationale et aux conséquences pour la sécurité locale.
La Première ministre de Trinité-et-Tobago, en poste depuis mai 2025, a adopté des positions critiques sur l'immigration et la criminalité liées au Venezuela et figure parmi les responsables affichant un alignement politique plus proche de Washington. Des membres de la communauté vénézuélienne installée dans l'archipel ont manifesté leur inquiétude face aux tensions régionales.
Questions juridiques et humanitaires
Des experts ont soulevé des interrogations sur la légalité d'opérations consistant à frapper des embarcations en haute mer ou dans des eaux étrangères, notamment en l'absence d'interception et d'interpellation préalables des personnes ciblées. Ces doutes concernent le respect du droit international et les procédures d'identification des suspects.
Les opérations rapportées ont provoqué des bilans de victimes et suscité des préoccupations humanitaires, en particulier parmi les familles originaires du Venezuela et de Trinité-et-Tobago.
Situation et perspectives
L'escale de l'USS Gravely et le renforcement des moyens militaires s'inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes et d'accusations réciproques entre Washington et Caracas. La situation demeure marquée par des déclarations politiques et des réactions locales, sans évolution militaire ou diplomatique déterminante immédiatement après l'amarrage du navire.








