Décision parlementaire
Le 26 octobre 2025, l'Assemblée nationale de Djibouti a adopté à l'unanimité la suppression de la mention de la limite d'âge pour l'éligibilité à la présidence. Sur les 65 parlementaires présents, tous ont voté en faveur de la modification constitutionnelle. La Constitution prévoyait auparavant une limite d'âge de 75 ans pour le chef de l'État.
Conséquences pour la candidature présidentielle
La suppression de la limite d'âge rend possible la candidature à la présidence d'une personne âgée de plus de 75 ans. Le président en exercice, âgé de 77 ans au moment du vote, était auparavant empêché de se porter candidat pour un nouveau mandat. Après le vote parlementaire, la procédure constitutionnelle prévoit deux options pour valider la modification : l'organisation d'un référendum ou la convocation d'un second vote à l'Assemblée nationale. Un nouveau vote est annoncé pour le 2 novembre 2025.
Contexte constitutionnel et politique
La limite d'âge de 75 ans avait été introduite en 2010 dans l'article 23 de la Constitution, au même moment où la limitation du nombre de mandats a été supprimée et où la durée du mandat présidentiel a été fixée à cinq ans. Le président en exercice est au pouvoir depuis 1999. Lors de la présidentielle d'avril 2021, il a obtenu plus de 97 % des suffrages exprimés. Son parti, l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), dispose d'une majorité au Parlement.
Djibouti a obtenu son indépendance en 1977. Le pays contrôle l'accès au détroit de Bab-el-Mandeb, position qui lui confère une importance stratégique. Il accueille des installations militaires étrangères, dont certaines présences sont reconnues publiquement.
Réactions et enjeux déclarés
Le président a indiqué, dans un entretien accordé au printemps, qu'il n'annoncerait pas immédiatement une candidature et qu'il souhaitait éviter des divisions au sein du pays. Le président de l'Assemblée nationale a présenté la modification comme une mesure visant à garantir la stabilité nationale et a affirmé que la population y était majoritairement favorable.
Des spécialistes ont souligné que le vote n'était pas inattendu tout en signalant l'existence de contestations sur les réseaux sociaux et des contraintes pour l'expression politique et médiatique. En septembre, un conseiller proche du président a remis sa démission en dénonçant un recul démocratique et une gestion qualifiée de clientéliste.
Données démographiques et géostratégiques
Le pays compte un peu plus d'un million d'habitants. Sa situation à l'entrée sud de la mer Rouge, face au Yémen, et son contrôle du passage vers le détroit de Bab-el-Mandeb confèrent une importance stratégique à ses infrastructures portuaires et à la présence de forces étrangères sur son territoire.








