Contexte et démission
Le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu a présenté sa démission le 6 octobre 2025, environ quatorze heures après sa nomination. Face à l'impasse politique, le président de la République a confié à Sébastien Lecornu la mission de conduire d'ultimes négociations d'ici au lendemain afin de définir une "plateforme d'action et de stabilité" et de tenter de recomposer une coalition parlementaire capable d'obtenir un soutien majoritaire.
Déroulement des négociations et ultimatum
Sébastien Lecornu a convoqué des entretiens à Matignon et engagé des contacts bilatéraux avec des responsables politiques. Il a fixé, selon des déclarations, un ultimatum aux Républicains jusqu'au mercredi soir pour préciser s'ils acceptaient de participer à un gouvernement avec la majorité présidentielle. En cas d'échec, Lecornu a évoqué deux options : la proposition d'un Premier ministre issu d'une coalition de gauche ou la préconisation d'une dissolution de l'Assemblée nationale.
Les discussions ont porté sur la possibilité de reconstituer un "socle commun" rassemblant la majorité présidentielle et Les Républicains, avec l'association des présidents des deux assemblées dans les échanges.
Positions des principaux acteurs
Emmanuel Macron a chargé Sébastien Lecornu de conduire les négociations et l'entourage présidentiel a indiqué que, si les accords n'étaient pas trouvés, le président "prendrait ses responsabilités".
Sébastien Lecornu a rencontré des dirigeants de différents partis afin d'évaluer leur volonté de participer à un nouvel exécutif et les conditions de cet éventuel soutien.
Les Républicains ont proposé une forme de cohabitation à condition de ne pas se "diluer" dans la majorité présidentielle. Plusieurs cadres du parti ont appelé à définir une position collective et certains députés ont exprimé la crainte d'une dissolution, insistant sur la nécessité de préserver leurs mandats.
Édouard Philippe (Horizons) a demandé le départ anticipé du chef de l'État et la tenue d'une élection présidentielle anticipée après l'adoption du budget 2026, invoquant une situation d'État "pas tenue".
Le Parti socialiste a réclamé un changement de cap et la formation d'un gouvernement de gauche ; La France insoumise a appelé à l'unité de la gauche et a maintenu la procédure visant à soumettre une motion de destitution du président.
Les Écologistes et le PCF ont annoncé leur volonté de participer à des discussions avec les forces de gauche. Le Rassemblement national a refusé l'invitation à Matignon et réclamé la dissolution de l'Assemblée ou la démission présidentielle, annonçant qu'il censurerait tout gouvernement tant que ses conditions ne seraient pas satisfaites.
Scénarios et enjeux
Trois scénarios principaux ont été évoqués : la reconduction d'un exécutif soutenu par un socle commun centre‑droite, la formation d'un gouvernement de gauche en cas d'accord majoritaire alternatif, ou la dissolution de l'Assemblée nationale par le président. La réussite des négociations dépendait d'accords sur des points précis, notamment la suspension ou la révision de certaines réformes en discussion.
Des acteurs économiques, dont la présidence du Medef, ont exprimé leur inquiétude quant à l'impact de l'instabilité politique sur l'activité économique.
Situation parlementaire et calendrier
Des réunions interpartis ont été programmées dans les jours suivant la démission. Le calendrier était structuré par les échéances internes aux partis, les délais fixés par Sébastien Lecornu et les décisions attendues des instances parlementaires, notamment sur la recevabilité éventuelle de la motion de destitution.
Conclusion
Les négociations menées par Sébastien Lecornu visaient à recomposer un soutien parlementaire stable. Les résultats dépendaient des décisions des partis invités à rejoindre une coalition, des concessions négociées et des choix présidentiels ultérieurs, y compris l'option d'une dissolution de l'Assemblée nationale.