Contexte des déclarations politiques et militaires
Le ministre israélien de la Défense a affirmé que l'armée israélienne devra appliquer les décisions politiques concernant la bande de Gaza, alors que des discussions internes ont été rapportées au sein de la hiérarchie militaire sur la suite des opérations contre le Hamas. Cette affirmation est intervenue à la veille d'une réunion du cabinet de sécurité, présidée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ayant pour objectif de décider d'une nouvelle phase dans la conduite du conflit à Gaza.
Le Premier ministre Netanyahu s'apprête à annoncer une intensification des opérations militaires visant l'élimination du Hamas et la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza. Cependant, les médias israéliens ont fait état de réserves, voire d'une opposition, exprimées par le chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir. Celui-ci a mis en garde lors d'une réunion contre les risques qu'impliquerait une occupation totale du territoire palestinien de Gaza, en référence à la période durant laquelle Israël avait déjà exercé une occupation militaire entre 1967 et 2005.
Réactions internes et débats sur l'occupation de Gaza
Selon des sources médiatiques, le général Zamir a signalé que toute décision d'intensifier les combats pourrait mettre en danger la vie des otages encore détenus, réitérant son opposition à une éventuelle conquête totale de la bande de Gaza. Le ministre de la Défense a toutefois souligné qu’après la prise de décision à l’échelon politique, il incombe à l’armée de conduire ces instructions jusqu’à l’accomplissement des objectifs proclamés.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a également rencontré le Premier ministre et exprimé son désaccord avec une occupation totale, invoquant des motifs opérationnels, moraux et économiques.
Situation humanitaire et conséquences sur le terrain
Dans la bande de Gaza, le conflit en cours a conduit à une aggravation de la situation humanitaire. Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées recevables par l’Organisation des Nations unies (ONU), l’offensive israélienne a fait plus de 61 000 morts, principalement des civils. L’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël avait entraîné la mort de plus de 1 200 personnes, essentiellement des civils, d’après un bilan établi à partir de sources officielles israéliennes.
La distribution de l’aide humanitaire est confrontée à d’importantes difficultés, marquée notamment par la mort de 20 personnes lors du renversement d’un camion de vivres pris d’assaut par la foule. Les agences de l'ONU et plusieurs ONG ont interpellé les autorités israéliennes afin qu’elles abrogent une exigence d’identification de leurs employés palestiniens, condition posée à la poursuite de leurs opérations humanitaires dans la région.
Une responsable de Médecins sans frontières a témoigné d'une situation humanitaire critique, décrivant une persistance des cas de faim et des incidents impliquant des tirs sur les sites de distribution d'aide. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, seule une fraction réduite des terres agricoles est exploitable après de longs mois de conflit.
Développements opérationnels
L’armée israélienne a appelé à l’évacuation de certains quartiers de Khan Younès et du quartier d’Al-Zaytoun à Gaza, dans le cadre d’un élargissement de ses opérations. L’armée a aussi indiqué la poursuite d’opérations militaires, mentionnant l’élimination de groupes armés dans différents secteurs du territoire.
Pressions nationales et internationales
Le sort des otages israéliens, dont certains ont été déclarés décédés, demeure un point central de préoccupation pour la société israélienne. Sur le plan international, diverses voix s’élèvent pour alerter sur les souffrances de la population palestinienne, évaluée à plus de deux millions de personnes et exposée au risque de famine selon les agences onusiennes. La diffusion de vidéos montrant l’état de santé dégradé de certains otages a contribué à accentuer la pression sur le gouvernement israélien pour accélérer la résolution du conflit.
Conclusion
L’armée israélienne est confrontée à des injonctions politiques de poursuivre et intensifier les opérations à Gaza, tandis que des divergences sont apparentes au sein de son état-major sur les implications d'une occupation totale. La situation humanitaire et les enjeux sécuritaires demeurent des axes majeurs du débat politique et de l’attention internationale.