Contexte de la réforme des tickets-restaurant
Les tickets-restaurant, utilisés par environ 5,5 millions de personnes en France, font actuellement l’objet d’une réforme portée par la ministre du Commerce et des PME, Véronique Louwagie. Cette réforme prévoit la pérennisation de la possibilité d’utiliser ces titres pour l’achat de courses alimentaires, à l’exception de certains produits (alcool, confiseries, produits infantiles et aliments animaliers), principalement pour des articles prêts à consommer. Ce dispositif, initialement temporaire depuis 2022 et prorogé chaque année, sera rendu permanent à partir de 2027. Le gouvernement souligne l’adaptation de cette mesure à l’évolution des modes de consommation, liée notamment au développement du télétravail et à la préparation des repas à domicile.
Revendications des restaurateurs
Les professionnels du secteur de la restauration, représentés notamment par Alain Fontaine, président de l’Association française des maîtres restaurateurs (AFMR), ont exprimé leur opposition au maintien d’un plafond journalier pour l’utilisation des tickets-restaurant dans les restaurants. Ils proposent que les bénéficiaires aient la possibilité d’utiliser la totalité de leur solde en une seule fois au restaurant, soit toute l’année, soit lors de périodes spécifiques comme les vacances ou les fêtes de fin d’année. Selon eux, ce changement permettrait de résorber les réserves de titres accumulées par les consommateurs du fait du télétravail ou d’autres évolutions des habitudes alimentaires.
En revanche, les restaurateurs demandent le maintien du plafond journalier actuel – fixé à 25 euros – pour les achats réalisés dans les supermarchés. Ils s’opposent à toute augmentation de ce seuil, justifiant leur position par la nécessité de préserver le pouvoir d’achat tout en évitant un transfert trop important des dépenses vers la grande distribution.
Abandon du double plafond et conséquences économiques
Initialement, une piste de réforme envisageait la mise en place d’un double plafond, avec un montant plus élevé pour les restaurants que pour la grande distribution. Cette option a été écartée, ce que déplorent plusieurs organisations patronales du secteur, telles que l’UMIH et le GHR. Depuis l’extension du dispositif permettant l’utilisation des tickets-restaurant pour l’ensemble des courses alimentaires, ces organisations estiment leur manque à gagner à 1,5 milliard d’euros.
Perspectives d’application et réactions
L’entrée en vigueur des nouvelles modalités d’utilisation des tickets-restaurant est envisagée à partir de l’automne 2025 ou du printemps 2026. Cette réforme suscite des avis divergents entre les organisations représentant les restaurateurs et le gouvernement, ce dernier mettant en avant la popularité de l’usage élargi des tickets auprès des salariés et l’évolution des pratiques de consommation.