Contexte de la démission
Mgr Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 25 ans, a démissionné à la demande du pape François, comme annoncé le 7 janvier 2025. Âgé de 72 ans, Mgr Rey souhaitait continuer jusqu'à l'âge à la retraite fixe de 75 ans pour les évêques, mais a obéi à la requête du Saint-Père. L'évêque François Touvet, son bras droit depuis fin 2023, succède à Mgr Rey.
Causes de la démission
Le diocèse de Fréjus-Toulon était en crise depuis 2022, lorsque le Vatican avait suspendu l'ordination de prêtres, un acte inhabituel, et mené un audit sur le diocèse. Les critiques envers Mgr Rey se concentraient sur "l'accueil trop large" de communautés et de vocations religieuses traditionnelles, souvent de rite latin ou charismatiques, et les soucis liés à la gestion économique et financière du diocèse. Ces circonstances ont conduit à la nomination de Mgr François Touvet comme évêque coadjuteur en novembre 2023, partageant ainsi la responsabilité avec Mgr Rey.
Réactions et perspectives
La décision de demander la démission de Mgr Rey aurait suscité des sentiments mitigés au sein de l'Église, se décrivant comme un "tremblement de terre" pour l'évêque. Toutefois, Mgr Rey a exprimé sa volonté de respecter cette demande du Vatican. La Conférence des évêques de France a exprimé ses vœux de succès pour une « belle nouvelle étape pastorale » dans le diocèse.
Politiques et style critiqués
Mgr Rey, bien que se défendant d'être un conservateur, était perçu comme tel en raison de son style, qui s’inspirait de certaines pratiques évangéliques américaines. Son soutien public à des initiatives comme La Manif pour Tous, opposée au mariage homosexuel, et sa participation à des événements critiques controversés, ont été des sources constantes de débat. Sa vision de l'intégration des groupes traditionnels dans l'Église a été, à plusieurs reprises, un point de discorde.
Conclusion
La nomination de Mgr Touvet et la démission de Mgr Rey marquent une tentative de résolution de la crise au sein du diocèse de Fréjus-Toulon, en clarifiant la gouvernance et en cherchant à stabiliser la situation. Mgr Rey laisse derrière lui un diocèse enrichi de 160 prêtres ordonnés sous sa direction mais également traversé par des tensions autour des choix administratifs et théologiques récurrents.
