Contexte politique
Le Premier ministre de Lituanie, Gintautas Paluckas, a annoncé sa démission le 31 juillet à la suite de pressions politiques et d'une enquête pour corruption. Cette décision a été communiquée au président de la République, Gitanas Nausėda, qui a confirmé publiquement avoir reçu notification de cette démission. Simultanément, Gintautas Paluckas a quitté son poste de dirigeant du Parti social-démocrate.
Enquête pour corruption et délits financiers
La démission intervient alors qu'une enquête était en cours sur d'éventuels délits financiers et conflits d'intérêts impliquant des sociétés liées à Gintautas Paluckas et à des membres de sa famille. Ces investigations font suite à des révélations médiatiques indiquant que la société Garnis, détenue en partie par Gintautas Paluckas, avait reçu un prêt d'État à taux réduit pendant que ce dernier exerçait ses fonctions de chef du gouvernement. Une autre entreprise, Dankora, appartenant à sa belle-sœur, a également été perquisitionnée par le Service national d’enquête sur la criminalité financière (FNTT), notamment en raison de l'utilisation de fonds européens pour l'achat de systèmes de batteries auprès de Garnis.
Réactions et conséquences politiques
Des pressions se sont accrues au sein de la coalition gouvernementale, notamment de la part de Saulius Skvernelis, chef du parti "Au nom de la Lituanie" et président du Parlement. Ce dernier avait menacé de retirer son parti de la coalition si Gintautas Paluckas restait en fonction. Face à ces tensions, le président lituanien avait donné au Premier ministre un délai pour répondre aux accusations ou démissionner.
Parcours antérieur et suite de la procédure
Avant son mandat de Premier ministre, Gintautas Paluckas avait exercé comme directeur de l’administration municipale de Vilnius, fonction pour laquelle il avait reçu une amende pour abus de pouvoir. Il était à la tête du gouvernement depuis novembre 2024, à la suite d'une victoire des sociaux-démocrates lors des élections législatives. Selon la Constitution lituanienne, un nouveau Premier ministre doit être nommé dans un délai de soixante jours, et un membre du gouvernement actuel peut assurer l'intérim jusqu'à cette nomination. Le gouvernement doit également démissionner formellement avant la formation d'un nouvel exécutif.