Contexte et chiffres principaux
Selon un rapport de l'UNICEF publié en octobre 2025, plus de 680 000 enfants ont été déplacés en Haïti en raison de la violence des gangs. Ces enfants représentent une part importante des quelque 1,3 million de personnes déplacées dans le pays. En 2025, plus de 3,3 millions d'enfants ont besoin d'aide humanitaire et environ 1 million se trouvent en situation d'insécurité alimentaire grave.
Conditions de vie des déplacés
De nombreuses familles et enfants déplacés se réfugient seuls ou en groupe dans des bâtiments abandonnés, des écoles ou des abris de fortune. Dans ces lieux, l'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement est souvent insuffisant, ce qui accroît les risques sanitaires, notamment la propagation du choléra.
Violences et atteintes aux enfants
Le rapport signale des violences physiques et sexuelles à l'encontre d'enfants, avec des témoignages d'adolescentes victimes d'agressions sexuelles. L'UNICEF souligne que « les enfants ne sont pas seulement des victimes collatérales. Ils sont directement ciblés. »
Les données des Nations unies pour 2024 indiquent 2 269 « graves violations » signalées contre 1 373 enfants, comprenant 213 enfants tués, 138 blessés, 566 victimes de violences sexuelles (dont 406 viols et 160 viols collectifs) et 302 recrutements par des gangs. Le rapport précise que ces chiffres sont probablement sous-estimés, en partie parce que de nombreux cas ne sont pas signalés dans les zones sous contrôle des groupes armés.
Zones sous contrôle des gangs
Les agences humanitaires estiment que 2,7 millions de personnes vivent dans des zones contrôlées par des gangs, dont 1,6 million de femmes et d'enfants, soit près d'un quart de la population haïtienne. Dans ces zones, les enfants sont fréquemment témoins de meurtres, contraints de fuir au milieu de la nuit ou exposés à d'autres formes de traumatisme.
Éducation et risques de recrutement
Le rapport décrit une détérioration de l'accès à l'éducation : l'UNICEF indique qu'au moins un enfant sur quatre est déscolarisé en Haïti. Cette déscolarisation augmente le risque de recrutement forcé par des gangs : certains enfants, parfois âgés d'environ 10 ans, sont contraints de porter des armes, d'assurer des tâches de surveillance ou d'exécuter d'autres missions dangereuses.
Impacts humanitaires et sanitaires
La multiplication des déplacements et la dégradation des services essentiels ont entraîné une augmentation des besoins humanitaires. Outre l'insécurité alimentaire, les infrastructures de santé sont débordées et l'accès aux services de protection de l'enfance demeure insuffisant.
Appels à l'action et décisions internationales
L'UNICEF a appelé au rétablissement d'urgence des services de protection de l'enfance pour éviter que « une génération entière » ne grandisse exposée à la violence et à l'exploitation. En réaction à la montée de la violence, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé fin septembre 2025 la transformation d'une mission multinationale de soutien à la police haïtienne en une force destinée à lutter contre les gangs.
Témoignages et conséquences individuelles
Le rapport inclut des témoignages de familles déplacées et d'enfants exprimant des souhaits liés à l'éducation et à la sécurité. Ces récits illustrent les conséquences individuelles des violences, des déplacements répétés et de l'absence prolongée d'accès aux services essentiels.
Conclusion
Les données et témoignages rassemblés indiquent une augmentation des déplacements d'enfants et une intensification des besoins en protection, en santé, en éducation et en assistance humanitaire en Haïti. Les rapports soulignent également les limites des capacités de signalement et de protection dans les zones contrôlées par les groupes armés.