Publication et contexte
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié son rapport World Energy Outlook 2025 lors de la conférence climatique COP30, tenue à Belém (Brésil). Le rapport propose plusieurs trajectoires possibles pour le système énergétique mondial et fournit des évaluations chiffrées sur l'évolution de l'offre et de la demande d'énergie.
Croissance des renouvelables
L'AIE observe que les énergies renouvelables enregistrent la croissance la plus rapide parmi les principales sources d'énergie, le solaire photovoltaïque étant identifié comme le moteur principal de cette expansion. Cette tendance apparaît « dans tous les scénarios » présentés.
Scénarios et trajectoires des sources d'énergie
Le rapport décline trois scénarios distincts :
- un scénario fondé sur les politiques actuellement en vigueur (scénario le plus conservateur),
- un scénario médian basé sur les mesures annoncées par les États,
- un scénario visant la neutralité carbone à l'horizon 2050.
Dans le scénario médian, la demande mondiale de pétrole se stabiliserait aux environs de 2030 et la demande de charbon atteindrait un pic. La consommation de gaz naturel continuerait à croître durant les années 2030, d'environ 10 % par rapport aux niveaux actuels. Dans le scénario le plus conservateur, la demande de charbon commencerait à décroître avant la fin de la décennie, tandis que celles du pétrole et du gaz continueraient d'augmenter jusqu'en 2050. L'AIE précise que ces scénarios ne sont pas des prévisions, mais des trajectoires alternatives illustrant différents chemins possibles.
Facteurs géopolitiques et industriels
Le rapport prend en compte des évolutions de politiques, notamment aux États-Unis : dans le scénario médian, certaines décisions nationales entraîneraient une réduction des capacités renouvelables américaines, la prévision pour 2035 étant inférieure d'environ 35 % par rapport aux projections de 2024. La Chine est identifiée comme le principal marché et fabricant pour les renouvelables, assurant entre 45 % et 60 % du déploiement prévu au cours de la prochaine décennie, quel que soit le scénario retenu.
L'AIE signale également la réintroduction d'un scénario fondé sur les politiques actuelles, scénario qu'elle avait temporairement supprimé en 2020.
Accès à l'énergie et climat
Le rapport souligne deux enjeux critiques : l'accès universel à l'électricité et le changement climatique. Il estime qu'environ 730 millions de personnes n'ont pas d'accès à l'électricité. Sur le plan climatique, l'AIE juge que les trois scénarios étudiés conduiraient le monde au-delà d'un réchauffement de 1,5 °C, et que seul le scénario de neutralité carbone permettrait, à plus long terme, de ramener le réchauffement en deçà de ce seuil. Le rapport rappelle que 2024 a été l'année la plus chaude enregistrée.
Risques d'infrastructures et conséquences opérationnelles
L'AIE attire l'attention sur les risques opérationnels liés à l'évolution du climat et à la demande énergétique. Elle mentionne que plus de 200 millions de foyers ont subi des dysfonctionnements des infrastructures énergétiques en 2023, et qu'environ 85 % de ces incidents étaient liés aux lignes et réseaux.
Conclusion factuelle
Le rapport présente des trajectoires contrastées selon les choix de politiques publiques et les conditions économiques : une croissance soutenue des renouvelables portée par le solaire, une stabilisation possible de la demande pétrolière dans le scénario médian, et une poursuite de la croissance gazière dans les années 2030 selon les hypothèses. Il met en évidence des défis liés à l'accès à l'énergie, à la sécurité des approvisionnements en métaux critiques et aux impacts du changement climatique sur les infrastructures énergétiques.








