Des déploiements de forces vénézuéliennes près de la frontière avec la Colombie ont coïncidé avec des frappes menées par les États‑Unis contre des embarcations considérées comme appartenant à des réseaux de trafiquants dans la zone caraïbe.
Déploiement militaire aux frontières
Les autorités vénézuéliennes ont ordonné le déploiement de troupes dans les États de Táchira et d'Amazonas. Dans le Táchira, l'armée s'est massée autour du pont Simón Bolívar, qui relie Cúcuta et Villa del Rosario (Colombie) à San Antonio (Venezuela). Le commandant de la zone opérationnelle de défense intégrée (ZODI) du Táchira, le général Michell Valladares, a précisé qu'environ 17 000 soldats avaient été déployés.
Dans l'État d'Amazonas, les autorités militaires ont annoncé des mesures destinées à protéger ce qu'elles qualifient d'« entreprises stratégiques » et de « services de base ». Le chef de la zone de défense locale, le général Lionel Sojo, a présenté ces mesures comme visant à « assurer l'intégration du peuple en armes ». Des patrouilles et des contrôles ont été renforcés aux points de passage frontaliers.
Opérations et frappes américaines
Les États‑Unis ont déployé des moyens navals et aériens dans la région et ont mené des frappes contre des embarcations identifiées comme appartenant à des trafiquants de drogue présumés. Des responsables américains rapportent qu'au moins cinq frappes ont été effectuées depuis début septembre, entraînant selon eux au moins 27 décès. Des témoignages de responsables américains font état de survivants lors d'opérations ultérieures.
Washington a également autorisé des opérations clandestines de renseignement sur le territoire vénézuélien, selon des sources officielles. Parallèlement, la justice américaine a inculpé le président Nicolás Maduro et annoncé une récompense financière de 50 millions de dollars en lien avec des accusations liées au narcotrafic.
Réactions politiques et institutionnelles
La situation a provoqué des réactions politiques tant au Venezuela qu'à l'étranger. Le commandement militaire américain pour l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale a annoncé un changement de direction : l'amiral Alvin Holsey devrait quitter son poste et prendre sa retraite le 12 décembre, après plus de trente‑sept ans de service.
Au Venezuela, la vice‑présidente Delcy Rodríguez a démenti des informations selon lesquelles elle et son frère auraient négocié avec les États‑Unis pour évincer le président Nicolás Maduro en échange d'un maintien au pouvoir. Elle a qualifié ces allégations de « FAKE !! » dans un message publié sur Telegram et a diffusé une photographie la montrant aux côtés du président.
Par ailleurs, des figures de l'opposition ont réagi à la crise institutionnelle. Maria Corina Machado a déclaré dans un entretien qu'elle estimait que Nicolás Maduro devait quitter ses fonctions, « avec ou sans négociation ». (Ces propos sont rapportés par les médias.)
Contexte et enjeux
Les déploiements militaires et les opérations américaines s'inscrivent dans un contexte de tensions persistantes entre Caracas et Washington, centrées sur des accusations de participation officielle au narcotrafic et sur les efforts pour démanteler des réseaux de trafiquants. Les actions militaires, les opérations de renseignement et les démarches judiciaires ont accru les risques de confrontation diplomatique et compliquent les perspectives de dialogue entre les deux pays.
Les informations restent parcellaires et sont pour partie issues de déclarations officielles de différentes sources. La situation mérite une surveillance continue étant donné ses implications régionales et son potentiel d'escalade.