Déclarations et initiative américaine
Le 19 novembre 2025, l'ancien président américain Donald Trump a déclaré vouloir mettre fin aux « atrocités » observées au Soudan et a annoncé son intention de « travailler avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et d’autres partenaires au Moyen-Orient » pour y parvenir, selon un message publié sur son réseau Truth Social. Il a indiqué avoir été sollicité par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, en visite officielle à Washington, et a affirmé avoir commencé à travailler sur ce dossier.
Lors d’une conférence économique en présence du prince héritier, Donald Trump a déclaré que Mohammed ben Salmane souhaitait qu’il « fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan ». Il a ajouté que son implication n’était pas initialement prévue mais qu’il percevait désormais l’importance de la question pour le partenaire saoudien.
Le Conseil de souveraineté soudanais, dirigé par le chef de l’armée Abdel Fattah al‑Burhane, a annoncé être prêt à coopérer avec Washington et Ryad et a remercié les deux pays pour leurs « efforts continus visant à mettre fin au bain de sang », exprimant sa « volonté de s’engager sérieusement » pour parvenir à la paix.
Contexte du conflit soudanais
Le conflit au Soudan oppose depuis avril 2023 l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire issu en partie des milices du Darfour. Selon des estimations des Nations unies citées publiquement, les violences ont causé des dizaines de milliers de morts et entraîné le déplacement d’environ 12 millions de personnes, qualifiant la situation de crise humanitaire majeure.
Les deux principaux belligérants sont régulièrement accusés d’exactions par des organisations internationales et non gouvernementales. Washington a mené par le passé des tentatives de médiation, sans parvenir à mettre fin durablement au conflit.
Événements récents et réactions régionales
La situation a connu une nouvelle escalade fin octobre lorsque les FSR ont pris le contrôle d’El‑Fasher (Al‑Fasher), ancien bastion des forces armées dans la région du Darfour. Des images satellitaires et des témoignages ont été présentés par des observateurs comme preuves de violences de grande ampleur ayant eu lieu entre le 26 et le 28 octobre.
Plusieurs organisations non gouvernementales ont accusé les Émirats arabes unis d’avoir soutenu les FSR, accusation que les autorités d’Abou Dhabi ont niée.
La déclaration de Donald Trump intervient dans un contexte diplomatique impliquant l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et d’autres partenaires régionaux ; elle a reçu une réponse publique du Conseil de souveraineté soudanais, disponible à engager des négociations ou des coopérations avec ces acteurs.
Perspectives et enjeux
Une intervention ou une implication plus marquée d’acteurs extérieurs sur le dossier soudanais soulève plusieurs questions : quelle forme prendrait cette action (moyens diplomatiques, pression économique, soutien logistique ou militaire) ; quel mandat international lui serait associé ; et quelles garanties pour la protection des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire ?
Les négociations à venir, si elles ont lieu, dépendront des équilibres régionaux, des positions des puissances impliquées et d’un possible soutien ou encadrement de la communauté internationale, notamment de l’ONU.








