Présentation
Dossier 137 est un long‑métrage réalisé par Dominik Moll, centré sur une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Léa Drucker interprète Stéphanie Bertrand, enquêtrice chargée du dossier n°137. La durée annoncée du film est de 1 h 55 ; la sortie en salles est indiquée au 19 novembre.
Contexte
Le récit prend pour point de départ les manifestations liées au mouvement des gilets jaunes, apparu à la fin de 2018. Le scénario s'appuie sur des épisodes de violences survenus lors de ces mobilisations, en particulier des blessures causées par l'usage de lanceurs de balles de défense (LBD).
Intrigue
L'enquête porte sur un tir de LBD qui a gravement blessé un manifestant, identifié dans le film sous le prénom Guillaume, venu manifester depuis Saint‑Dizier. La blessure a entraîné la perte d'un œil. Stéphanie Bertrand ouvre le "dossier 137" et instruit la procédure destinée à établir les circonstances du tir et à identifier d'éventuelles responsabilités.
Les démarches présentées comprennent la collecte et l'analyse de vidéos prises lors des manifestations, des recherches de terrain et de multiples auditions : membres de la famille de la victime, manifestants et personnels policiers. La progression de l'instruction est structurée par des relevés, des rapports et des interrogatoires filmés.
Personnages et interprétation
Le personnage central, Stéphanie Bertrand, est présenté comme une enquêtrice expérimentée et méthodique. Sa proximité géographique avec la victime (origine commune à Saint‑Dizier) modifie sa perception du dossier. Le film met aussi en scène la famille de la victime, des policiers entendus et des agents de l'IGPN.
Les choix d'interprétation privilégient la retenue : les scènes d'audition et les dialogues proceduraux composent l'essentiel du récit, sans effets dramatiques extérieurs à la procédure.
Méthode de réalisation
La mise en scène insiste sur les routines institutionnelles : bureaux d'enquête, langage administratif, remontée d'éléments visuels (vidéos de téléphones portables) et interrogatoires filmés. Le réalisateur a travaillé à des repérages documentaires en lien avec l'IGPN, visible dans la reconstitution des espaces et des usages professionnels.
La construction filmique utilise un montage centré sur le questionnement judiciaire : confrontations, contrechamps, retranscription d'auditions et séquences d'analyse documentaire.
Thèmes et enjeux
Le film interroge les tensions entre l'usage de la force par les forces de l'ordre et la capacité d'une instance disciplinaire à établir les faits. Il met en évidence les difficultés d'une enquête interne : récits divergents, réponses évasives et positionnements collectifs lors des auditions compliquent la reconstitution complète des événements.
Le récit examine aussi la manière dont le langage et les procédures institutionnelles peuvent encadrer ou normaliser des actes violents, en exposant protocoles, angles de tir et termes techniques présents dans les comptes rendus.
Structure et ton
La narration adopte un traitement procédural et formel. Le rythme repose sur l'accumulation d'éléments d'instruction et sur la progression chronologique de l'enquête au sein de l'IGPN. Quelques séquences explicatives, notamment en fin de film, développent des éléments contextuels et techniques relatifs à l'usage de la force et à l'appréciation des responsabilités.
Informations techniques
- Réalisateur : Dominik Moll
- Interprète principale : Léa Drucker (Stéphanie Bertrand)
- Durée : 1 h 55
- Sortie en salles indiquée : 19 novembre








