Contexte et historique
En 2022, le gouvernement français a lancé un programme visant la construction de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération, appelés EPR2. EDF a publié des estimations successives du coût prévisionnel de ce programme en euros de référence 2020 : 51,7 milliards d'euros en 2022, puis 67,4 milliards d'euros en 2023.
Nouveau chiffrage
Le conseil d'administration d'EDF a validé un nouveau devis plafonné à 72,8 milliards d'euros (en euros de 2020) pour la construction des six réacteurs EPR2. Ce montant représente une hausse par rapport aux estimations antérieures. EDF précise que ce chiffrage intègre des provisions pour risques ainsi que des éléments destinés à couvrir des aléas techniques et de planning.
Méthode et maîtrise des coûts
EDF prévoit de construire les réacteurs en série, un mode d'organisation des chantiers qui devrait, selon l'entreprise, permettre une réduction progressive des coûts unitaires au fil du programme. L'entreprise indique avoir pris en compte le retour d'expérience des chantiers d'EPR précédents et avoir identifié des pistes d'optimisation des délais et des méthodes de construction.
Financement et mécanismes de garantie
Conformément à l'accord avec l'État, un prêt public bonifié pourrait couvrir jusqu'à 60 % des coûts de construction. Le modèle de financement prévoit par ailleurs un mécanisme de type « contrats pour différence » sur l'électricité produite, destiné à sécuriser les recettes d'EDF et à contribuer au remboursement du prêt.
Calendrier et implantation
EDF vise la mise en service de la première unité en 2038. Le programme prévoit la construction de trois paires de réacteurs sur des sites existants : Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et Bugey (Ain). Le calendrier prévoit une cadence de mises en service successives, avec des intervalles réguliers après la première unité.
Contrôles, autorisations et décision finale
Le devis doit faire l'objet d'un audit de l'État conduit par la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire (DINN), programmé au premier trimestre 2026, avec pour objectif d'aboutir à un devis partagé entre l'État et EDF d'ici la fin mars 2026. La décision finale d'investissement est envisagée pour la fin de 2026, sous réserve des autorisations nationales et européennes nécessaires.
Enjeux et estimations complémentaires
Des observateurs rappellent que, en ajoutant les coûts de financement (charges d'intérêts et frais intercalaires), la facture globale du programme pourrait être sensiblement plus élevée. Certaines estimations évoquent un coût total pouvant dépasser 100 milliards d'euros une fois ces éléments pris en compte.
Points restants
Plusieurs étapes restent à franchir avant le lancement effectif des chantiers : l'audit étatique, l'accord partagé sur le devis, les autorisations européennes et la décision finale d'investissement d'EDF. Le montant communiqué constitue le plafond retenu à ce stade par l'entreprise en euros de référence 2020.








