Résultats officiels
La commission électorale tanzanienne a déclaré Samia Suluhu Hassan « présidente élue de la République‑Unie de Tanzanie » et a annoncé les résultats définitifs le 1er novembre 2025. Selon la proclamation officielle, elle a obtenu 97,66 % des suffrages, soit 31,9 millions de voix sur 32,7 millions de bulletins recensés. Le taux de participation officiel est estimé à près de 87 %.
Déroulement du scrutin et violences
Le jour du scrutin, des incidents violents ont été signalés dans plusieurs localités, comprenant des tirs et des incendies de bâtiments publics. Des manifestations contre le pouvoir ont éclaté et se sont poursuivies plusieurs jours après le vote. Les autorités ont restreint l'accès à Internet en procédant à des coupures temporaires, ce qui a limité la circulation de l'information et la vérification indépendante des événements.
Bilans et points de vue divergents
Le principal parti d'opposition, Chadema, exclu du processus électoral et ayant appelé au boycott, a déclaré que les violences avaient causé environ 700 à 800 morts, sur la base d'informations collectées par des membres du parti ayant visité des hôpitaux. Ces chiffres ont été relayés par des responsables du parti et par certains comptes rendus diplomatiques.
Les autorités tanzaniennes ont démenti ces bilans, qualifiant les incidents de « poches de violence » et niant un usage excessif de la force. Au moment de la proclamation des résultats, les chiffres officiels de victimes n'avaient pas été publiés.
Réactions institutionnelles
Le secrétaire général des Nations unies a exprimé son inquiétude et a demandé une enquête "minutieuse et impartiale" sur les allégations d'utilisation excessive de la force. L'Union africaine a félicité la présidente pour sa victoire tout en regrettant les pertes en vies humaines et en appelant au calme. Le gouvernement tanzanien a annoncé la tenue d'une cérémonie d'investiture après la proclamation des résultats.
Conséquences pratiques
Les violences et les perturbations ont affecté des infrastructures et des services essentiels. Le port de Dar es Salaam a été signalé comme temporairement fermé; des pénuries alimentaires et des interruptions d'approvisionnement en carburant ont été rapportées dans certaines régions. Les transports publics ont été interrompus et des habitants ont signalé des difficultés d'accès à des biens de première nécessité.
Contexte politique
Samia Suluhu Hassan était devenue présidente après le décès de son prédécesseur en 2021 et se présentait pour la première fois comme candidate élue. Le principal parti d'opposition, Chadema, a été exclu du processus; son dirigeant, Tundu Lissu, a été arrêté et poursuivi pour trahison, selon des informations publiques. Ces éléments ont contribué à une atmosphère de forte polarisation politique lors du scrutin.
Demandes d'enquête et situation sur le terrain
Face aux déclarations contradictoires sur le nombre de victimes et aux restrictions d'accès à l'information, des appels à des enquêtes indépendantes et impartiales ont été formulés par des acteurs internationaux, des organisations de défense des droits et des représentants religieux et politiques. Les observateurs internationaux et les organisations humanitaires ont souligné la nécessité de permettre un accès sûr et transparent pour établir les faits et vérifier les bilans humains.








