Contexte
Une étude conduite par le Global Carbon Project et publiée lors de la COP30 fournit une première estimation des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) issues des combustibles fossiles pour 2025. Le projet réunit une centaine de scientifiques impliqués dans le calcul des bilans d’émissions annuels.
Estimations 2025 et chiffres clés
L’étude estime que les émissions de CO2 issues du charbon, du pétrole et du gaz atteindront 38,1 milliards de tonnes (GtCO2) en 2025, soit une augmentation de 1,1 % par rapport à l’année précédente. Ce taux dépasse la moyenne de progression annuelle observée au cours de la dernière décennie (0,8 %). Les émissions de 2025 seraient environ 10 % supérieures à celles de 2015, année de l’accord de Paris.
Budget carbone et trajectoires de réchauffement
Les auteurs estiment que le budget de CO2 restant compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 °C s’élève à 170 GtCO2. À partir du rythme d’émissions actuel, ce budget correspondrait à environ quatre années d’émissions, ce qui conduit les responsables de l’étude à juger peu probable le respect strict de la cible de 1,5 °C sans changements drastiques.
Selon les évaluations citées dans le même contexte, si les engagements nationaux actuels sont maintenus, la hausse moyenne de la température mondiale d’ici la fin du siècle se situerait dans une fourchette de l’ordre de 2,3 à 2,6 °C selon les méthodes de calcul et les groupes d’analyse (estimations de l’ONU et du Climate Action Tracker mentionnées par l’étude).
Émissions par combustible
L’étude indique que la combustion de charbon atteindra un niveau record en 2025, avec une augmentation de 0,8 % au niveau mondial. Les émissions liées au pétrole et au gaz progresseraient respectivement de 1,0 % et 1,3 %. Pour le gaz, les auteurs relèvent un retour vers la tendance de croissance observée avant les perturbations liées à l’invasion de l’Ukraine.
Émissions par région
Les estimations régionales signalent une inversion de la tendance à la baisse pour certaines zones : les émissions des États-Unis augmenteraient de 1,9 % et celles de l’Union européenne de 0,4 %, partiellement attribuées à une demande de chauffage plus élevée lors de saisons froides. Les émissions de la Chine seraient proches de la stabilité (+0,4 %), mais les auteurs notent une incertitude sur la durabilité d’un éventuel pic des émissions dans ce pays.
Observations générales
L’étude souligne que, malgré des réductions d’émissions observées dans plusieurs pays liées au développement des énergies renouvelables, à l’électrification des transports et à la baisse de la déforestation, les réductions collectives ne compensent pas la hausse globale des émissions fossiles projetée pour 2025. Les analyses citées concluent que les annonces récentes de politiques nationales, telles qu’examinées dans les estimations, n’inversent pas la trajectoire de réchauffement à long terme si elles restent telles qu’actuellement formulées.








