Contexte
Le 30 septembre 2025, Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, a annoncé sur BFMTV l'ouverture d'enquêtes concernant des messages et menaces diffusés sur les réseaux sociaux à l'encontre de la présidente du tribunal correctionnel ayant condamné l'ancien président Nicolas Sarkozy. Cette condamnation porte sur des faits de financement illicite de campagne liés à des démarchages en Libye pour l'élection de 2007.
Ouverture et objet des enquêtes
Le parquet de Paris a indiqué avoir recensé vingt-quatre types de propos qualifiés de haineux dans les procédures engagées. Les enquêtes ont été confiées à un office central à compétence nationale chargé de regrouper les procédures et d'identifier les auteurs des messages diffusés en ligne.
Contenu des menaces et éléments constatés
Parmi les éléments signalés figurent des menaces de violences dirigées contre la magistrate, la diffusion d'images à caractère sexuel la représentant et la publication de son adresse personnelle. Des messages évoquant la décapitation ou la tonte ont été mentionnés par le parquet comme exemples de menaces retrouvées sur les réseaux sociaux.
Mesures procédurales annoncées
La direction du parquet de Paris a annoncé qu'une fois les auteurs identifiés, une requête en dépaysement serait formulée afin qu'une autre juridiction soit saisie de leur jugement. Le recours au dépaysement est présenté comme une pratique visant à éviter tout soupçon d'impartialité lorsqu'une juridiction est directement liée aux personnes visées.
Références à des procédures antérieures
Le parquet a rapproché ce dossier d'enquêtes antérieures portant sur des menaces visant des magistrats, notamment celles liées au procès ayant abouti à une peine d'inéligibilité concernant une personnalité politique. Après demandes de dépaysement, certaines investigations avaient été confiées au parquet de Bobigny. En avril, le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné un internaute à une peine d'emprisonnement avec sursis pour outrage et provocation au meurtre à l'encontre d'une présidente de tribunal dans une autre affaire.
Observations sur les contestations procédurales
Les avocats de la défense dans le dossier de Nicolas Sarkozy ont soulevé des réserves concernant l'impartialité de la présidente du tribunal, en évoquant sa participation en 2011 à une manifestation liée à des revendications du corps judiciaire. La procureure de Paris a rappelé que les procédures de récusation et d'écartement d'un magistrat existent et qu'elles n'ont pas été exercées par les parties avant l'audience.
Suite attendue
Les investigations confiées à l'office central visent à regrouper les plaintes et à permettre l'identification des auteurs des messages. Le parquet de Paris a indiqué qu'il engagerait la procédure de dépaysement après identification des personnes mises en cause afin que leur jugement soit assuré par une autre juridiction.