Contexte
Depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu il y a près d'un an, des responsables libanais et des habitants du sud du Liban affirment que des opérations israéliennes entravent la reconstruction des villages frontaliers. L'Organisation des Nations unies estime qu'environ 82 000 habitants du sud, dont de nombreux résidents de la zone frontalière, restent déplacés.
Accusations et positions des parties
Des officiels libanais et des habitants accusent Israël de viser systématiquement des bulldozers, des excavatrices, des préfabriqués et d'autres matériels de construction afin d'empêcher la remise en état des infrastructures et des habitations. L'armée israélienne déclare viser des sites liés au Hezbollah, qu'elle accuse de se réarmer, et affirme avoir ciblé des installations qu'elle considère comme contribuant aux capacités militaires de cette formation.
Incidents rapportés
Plusieurs incidents sont cités dans les récits locaux : des raids aériens ont notamment détruit un grand nombre d'engins de chantier sur des parcs de matériel à Msaileh, où plus de 300 engins auraient été touchés, selon des témoignages. Des frappes ont aussi visé des sites présentés par l'armée israélienne comme liés au Hezbollah. Le 2 octobre, deux ingénieurs en mission d'évaluation des destructions dans le sud ont été tués lors d'une frappe, d'après les reportages.
Effets sur les capacités de reconstruction
La Banque mondiale a estimé le coût de la reconstruction à environ 11 milliards de dollars, et les autorités libanaises n'ont pas lancé de plan de reconstruction global en raison de l'absence de fonds et d'un recensement officiel complet des destructions. Des propriétaires de parcs d'engins et d'entreprises signalent des pertes financières importantes après des frappes successives sur leurs sites.
Témoignages et situations individuelles
Plusieurs habitants décrivent des obstacles directs à la reprise des travaux. Tarek Mazraani, ingénieur originaire de Houla, dit avoir été menacé lors de survols de drones et affirme que la population est dissuadée d'entreprendre des opérations de déblaiement ou de reconstruction dans la zone frontalière. Des exploitants de parcs d'engins, comme Ahmad Tabaja et Hussein Kiniar, rapportent la destruction de matériel et chiffrent leurs pertes. Certains concernés nient toute affiliation au Hezbollah et qualifient leurs activités de civiles.
Impact sur l'agriculture et le retour des habitants
Des agriculteurs des zones frontalières signalent un accès restreint à leurs terres et des pertes de récoltes répétées, notamment sur des oliveraies. Ces conditions sont évoquées comme un obstacle au retour des déplacés et à la reprise d'activités économiques locales.
Réactions internationales et demandes d'enquête
Des organisations de défense des droits ont appelé à des enquêtes sur la destruction de biens civils et de terres agricoles dans le sud du Liban. Ces appels mettent en avant la nécessité d'examiner la conformité des opérations militaires avec le droit international humanitaire.
Contexte politique et sécurité
La période post-conflit voit des pressions politiques et économiques sur le Hezbollah, y compris des demandes de remise d'armes à l'État libanais et des mesures visant à limiter ses ressources. Lors d'un conflit antérieur, la formation avait participé à des actions de reconstruction; la situation actuelle donne lieu à des réponses différentes, incluant, selon des témoignages, des aides temporaires pour reloger certaines personnes.
Situation actuelle et perspectives
Les récits locaux et les estimations humanitaires décrivent une région où des déplacements de population persistent et où la reprise de la reconstruction est freinée par l'absence de sécurité, les destructions d'équipements et le manque de financement. Les parties en présence présentent des interprétations divergentes des opérations conduites sur le territoire libanais, ce qui complique la reprise des travaux et le retour des habitants dans les secteurs concernés.








