Le ministère de l'Agriculture a révisé à la baisse les prévisions de production viticole pour 2025. Les estimations établies au 1er octobre indiquent une production de 36 millions d’hectolitres, soit une baisse d’environ 16 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années et un niveau proche de celui constaté en 2024.
Estimations et calendrier
Les chiffres mentionnés correspondent aux évaluations publiées au 1er octobre par le service de la statistique du ministère de l'Agriculture. Les prévisions ont été ajustées à la baisse par rapport aux estimations communiquées début septembre. La production 2024 est rappelée comme ayant été déjà affectée par des conditions météorologiques défavorables.
Causes climatiques et effets agronomiques
Les autorités font état d'une canicule et d'une sécheresse en août qui ont réduit le potentiel de production. Ces conditions ont accéléré la maturation des raisins tout en limitant leur grossissement, conduisant à des baies plus petites et à une moindre quantité de jus. Des pluies survenues en septembre sont considérées comme intervenues trop tard pour compenser ces pertes. Les difficultés de 2024, liées à des précipitations, à la sécheresse et à des gels tardifs, constituent un contexte antérieur affectant la filière.
Disparités régionales
Les impacts varient selon les bassins viticoles :
Bordeaux (Bordelais) : les pluies de début septembre n'ont pas compensé les pertes de rendement. L'arrachage de vignes a réduit les surfaces cultivées ; la production est estimée légèrement inférieure à celle de 2024 et environ 17 % inférieure à la moyenne quinquennale. Les surfaces évoquées dans les bilans sont passées, selon les périodes, de 103 000 hectares en 2023 à 95 000 hectares en 2024 puis à 85 000 hectares en 2025.
Languedoc-Roussillon : la canicule et la sécheresse ont limité la production, puis des pluies ont favorisé l'apparition du mildiou. L'arrachage de plus de 10 000 hectares renforce la baisse : la production est estimée en retrait d'environ 9 % sur un an et de 19 % par rapport aux cinq dernières années.
Alsace : des tris de vendange ont été nécessaires en raison de la dégradation sanitaire en fin de campagne ; la production devrait refléter une baisse d'environ 9 % sur un an.
Bourgogne : la situation varie selon les départements, l'Yonne affichant des rendements plus élevés tandis que la Côte-d'Or a été affectée par la canicule. Le bassin bourguignon est annoncé en progression nette par rapport à 2024, cette dernière campagne ayant été fortement touchée par le mildiou.
Beaujolais : les rendements sont indiqués comme très bas, avec une production attendue en recul d'environ 32 % sur un an, affectée par plusieurs aléas (canicule, mildiou, coulure, grêle).
Sud-Est : production globalement proche de 2024 mais en retrait d'environ 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, avec des effets marqués en Ardèche, Vaucluse et Bouches‑du‑Rhône.
Champagne, Corse, Savoie et Val de Loire : ces bassins enregistrent des niveaux de production supérieurs à ceux de 2024 dans les estimations, la Champagne étant citée avec une hausse notable par rapport à l'année précédente (ordre de grandeur approximatif : 2,1 millions d'hectolitres pour la Champagne selon les comptes rendus).
Charentes : la production est présentée comme légèrement inférieure à celle de 2024 et en retrait notable par rapport à la moyenne quinquennale (environ -23 %).
Catégories de vins et effets sectoriels
Par catégorie, la production des appellations d'origine protégée (AOP) est la seule attendue en hausse par rapport à 2024 (de l'ordre de +5 %), mais elle resterait inférieure d'environ 11 % à la moyenne 2020–2024. Les campagnes d'arrachage, parfois soutenues par des aides publiques, modifient les surfaces cultivées et pèsent sur les volumes disponibles.
Comparaisons récentes
La production française est replacée dans le contexte récent : la récolte 2024 avait atteint un niveau faible (environ 36,25 millions d'hectolitres) proche des minima observés lors d'exercices antérieurs, et la prévision 2025 se situe à un niveau comparable selon les estimations publiées au 1er octobre.
Conséquences possibles
Les ajustements de volume peuvent avoir des implications sur l'offre disponible, sur les flux d'exportation et sur les politiques de gestion des surfaces viticoles. Les observateurs cités dans les comptes rendus soulignent la contraction des volumes et la variabilité marquée selon les régions et les catégories de vins.
(Conversion : 1 hectolitre = 100 litres.)