Augmentation du réchauffement climatique
Une étude mondiale récente, conduite par une soixantaine de chercheurs provenant de 17 pays et publiée dans la revue Earth System Science Data, met en exergue l'état critique de plusieurs indicateurs climatiques. Selon cette étude, le réchauffement d'origine humaine a augmenté à un rythme sans précédent enregistré dans les mesures instrumentales, atteignant une progression de 0,27°C par décennie entre 2015 et 2024.
Émissions de gaz à effet de serre
Les émissions de gaz à effet de serre, principalement issues de l'utilisation des énergies fossiles, ont atteint en 2024 un record de 53 milliards de tonnes de CO2 en moyenne annuelle sur la dernière décennie. Par ailleurs, la diminution des particules polluantes dans l'atmosphère, qui ont un effet refroidissant, a été observée.
Pertinence et contexte de l'étude
L'étude suit les méthodes du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), permettant de fournir des indicateurs mis à jour chaque année, anticipant ainsi le prochain rapport du GIEC. En 2024, le réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle a atteint 1,52°C, dont 1,36°C est attribué à l'activité humaine. Cette situation illustre la variabilité naturelle du climat accentuée par des phénomènes comme El Niño.
Budget carbone et seuil de 1,5°C
L'étude souligne que la planète s'approche irrémédiablement du seuil critique de 1,5°C de l'Accord de Paris. Le budget carbone, ou la quantité totale de CO2 pouvant encore être émise pour maintenir 50% de chance de limiter le réchauffement à 1,5°C, est en train de s'épuiser et se réduit à environ 130 milliards de tonnes début 2025, soit l'équivalent de trois années d'émissions au rythme actuel.
Élévation du niveau de la mer
Deux nouveaux indicateurs ont été ajoutés dans cette édition de l'étude, dont l'élévation du niveau de la mer qui, sous l'effet du réchauffement, s'est accélérée. Entre 2019 et 2024, ce niveau a grimpé de 26 mm, une hausse bien au-delà de la moyenne observée au XXe siècle. Depuis le début du siècle dernier, le niveau des océans est monté de 22,8 cm, posant des risques accrus de tempêtes et menaçant l'existence de certains États insulaires.
Conclusion des scientifiques
Bien que des solutions technologiques émergent, les politiques climatiques sont fragilisées, particulièrement par des actions telles que le retrait des États-Unis par Donald Trump de l'Accord de Paris. Les experts, tout en gardant un optimisme prudent, avertissent que la tendance actuelle mène dans la mauvaise direction et encouragent une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre pour atténuer le changement climatique. La COP30, prévue au Brésil, constitue une échéance cruciale pour le renforcement des engagements climatiques internationaux. Les climatologues, bien qu'inquiets de la montée des indicateurs, insistent sur l'urgence d'interventions immédiates pour limiter ces changements dramatiques.