Contexte et objet de la réunion
Le 1er décembre 2025, près de 600 experts désignés comme « auteurs principaux » se sont réunis à la Tour Pleyel, à Saint‑Denis (Île‑de‑France, France), pour lancer les travaux préparatoires du prochain rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). La session, prévue sur cinq jours, a été ouverte par la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut. L'objectif annoncé est de démarrer l'évaluation scientifique qui alimentera le rapport attendu en 2028 ou 2029.
Format et portée scientifique
La réunion rassemble les auteurs principaux chargés d'élaborer et de rédiger les différents volets du rapport. Le travail du GIEC consiste à synthétiser l'état des connaissances scientifiques, techniques et socio‑économiques sur le changement climatique afin d'informer les gouvernements et les décideurs publics. Le précédent cycle d'évaluation, publié en mars 2023, indiquait que la trajectoire actuelle conduisait probablement au franchissement de la limite de 1,5 °C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle au début des années 2030 ; certains scientifiques estiment désormais que ce seuil pourrait être atteint avant 2030.
Règles d'approbation et enjeux diplomatiques
Les rapports du GIEC sont approuvés en séance plénière par les États membres selon des règles reposant sur le principe du consensus. Si un État s'oppose au texte final, celui‑ci ne peut être approuvé, ce que des intervenants ont décrit comme un droit de veto de fait. Le climatologue Robert Vautard a rappelé ce fonctionnement lors d'une session de presse. Des responsables français et des intervenants ont également évoqué des déclarations publiques d'autorités politiques étrangères contestataires.
La position de l'administration américaine a été mentionnée au cours des débats par référence à des déclarations publiées antérieurement. Des représentants du GIEC ont noté que si plusieurs dizaines de scientifiques américains participent à la réunion, la délégation gouvernementale américaine était moins visible.
Divergences sur le calendrier de publication
Un point de friction identifié lors des réunions préparatoires concerne le calendrier de production du rapport. La « Coalition pour la haute ambition », comprenant plusieurs pays de l'Union européenne et des pays vulnérables, soutient un calendrier accéléré afin de rendre disponibles les rapports clés du septième cycle d'évaluation lors du bilan mondial prévu par l'Accord de Paris en 2028. D'autres États, dont certains pays émergents et des producteurs importants d'énergies fossiles, jugent cette échéance trop rapprochée et proposent une parution en 2029. Des réunions antérieures des membres du GIEC, dont une session à Lima fin octobre, ont mis en évidence cette impasse.
Liens avec les négociations climatiques internationales
Les divisions constatées au sein du GIEC reflètent des fractures observées lors des récentes négociations internationales sur le climat. La COP30, tenue à Belém (Brésil), s'est conclue le 22 novembre 2025 par des désaccords sur la formulation relative à l'abandon progressif des combustibles fossiles. Ces désaccords influencent les positions adoptées par certains États au sein du GIEC concernant à la fois le calendrier et le contenu des évaluations.
Déclarations d'ouverture et déroulement
Lors de l'ouverture de la session, la ministre Monique Barbut a exprimé des préoccupations concernant l'augmentation des températures et la diffusion de désinformation sur le climat. Le président du GIEC, Jim Skea, a rappelé la mission du Groupe : fournir aux décideurs des informations scientifiques neutres, en précisant qu'il ne considérait pas le GIEC comme étant en crise. La réunion de Saint‑Denis vise à lancer la rédaction des chapitres et à organiser les cycles de relecture par les pairs et par les gouvernements.
Suite attendue
Les travaux engagés lors de cette réunion doivent se poursuivre selon le calendrier technique et éditorial du GIEC. Ils feront l'objet de cycles de relecture par les pairs et par les gouvernements avant approbation finale. La validation politique finale des résumés et des conclusions requiert l'accord des États membres, conformément aux procédures établies par le GIEC.








