Résumé
La Russie et la Biélorussie ont lancé des exercices militaires conjoints baptisés Zapad-2025. Les manœuvres se déroulent en Biélorussie et sur des espaces maritimes adjacents, et interviennent dans le contexte du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Plusieurs pays membres de l'Otan ont pris des mesures de sécurité et restreint des zones de trafic en réaction à ces exercices et à des incidents aériens précédant leur démarrage.
Contexte
Les exercices ont lieu alors que les forces russes poursuivent des opérations militaires en Ukraine, comprenant des frappes aériennes signalées par les autorités ukrainiennes. La tenue de grandes manœuvres conjointes entre Moscou et Minsk survient après une incursion de drones dans l'espace aérien polonais, qualifiée de délibérée par Varsovie et ses alliés et contestée par la Russie.
Déroulement et portée des exercices
Selon les autorités, les manœuvres impliquent des opérations en Biélorussie, des "actions pratiques" sur le territoire russe et des activités en mer de Barents et en mer Baltique. Les autorités biélorusses ont indiqué que les exercices se tiennent jusqu'à mardi dans la région à l'est de Minsk, et que le format initialement annoncé pour la participation biélorusse a été réduit de moitié par rapport aux chiffres indiqués en début d'année.
Les exercices Zapad sont organisés régulièrement et l'édition précédente, en 2021, avait mobilisé un nombre très élevé de soldats. Les responsables russes ont indiqué que l'édition en cours serait de portée plus limitée, en partie en raison d'engagements militaires russes en Ukraine.
Plusieurs médias et autorités ont rapporté que les manœuvres pourraient inclure des systèmes armement dont la Russie a annoncé l'intention de déployer en Biélorussie. Les autorités russes et biélorusses présentent les manœuvres comme planifiées.
Incidents et mesures de sécurité
Dans la nuit précédant le démarrage des exercices, la Pologne a signalé l'intrusion d'une vingtaine de drones dans son espace aérien et a mobilisé des avions pour les intercepter. La Russie a, parallèlement, annoncé avoir abattu un grand nombre de drones ukrainiens au cours d'une opération nocturne, selon ses déclarations.
En réaction aux exercices et aux incidents aériens, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie ont renforcé des mesures de sécurité et imposé des restrictions de trafic aérien dans certaines zones. La Pologne a ordonné la fermeture temporaire de sa frontière avec la Biélorussie pendant la durée des manœuvres.
Déclarations des autorités
- Le porte-parole du Kremlin a qualifié les exercices d'"exercices planifiés" qui ne visent personne.
- Le président biélorusse a rejeté les affirmations selon lesquelles les manœuvres seraient dirigées contre les pays voisins.
- Le président ukrainien a estimé que les exercices n'étaient pas de nature défensive et qu'ils ne visaient pas uniquement l'Ukraine.
- Le Premier ministre polonais a déclaré que la situation rapprochait, selon lui, les pays d'un conflit ouvert, formulation reprise par les responsables polonais.
Enjeux et analyses
Des responsables politiques et des analystes ont fourni des évaluations divergentes : certains considèrent les exercices comme une démonstration et un entraînement utile aux forces concernées, d'autres les qualifient d'opération à portée principalement symbolique. Des responsables polonais ont indiqué que les manœuvres pourraient simuler des actions le long du corridor de Suwałki, zone souvent citée comme vulnérable dans les analyses stratégiques portant sur la sécurité de l'Otan.
Plusieurs pays membres de l'Otan ont annoncé la tenue d'exercices parallèles. Les commentateurs signalent que des exercices militaires concurrents entre la Russie et des membres de l'Otan se déroulent de façon concomitante, phénomène rappelant des pratiques observées pendant la Guerre froide.
Sources des informations
Les éléments présentés proviennent des communiqués et déclarations des autorités russes et biélorusses, d'annonces officielles des pays de l'Otan concernés et de déclarations publiques de responsables politiques et d'analystes rapportées par la presse.