Plusieurs militants de la flottille Global Sumud ont été arrêtés en mer puis expulsés par les autorités israéliennes. À leur arrivée dans des pays européens, certains participants ont dénoncé des mauvais traitements subis lors de leur arrestation et de leur détention. Les autorités israéliennes ont contesté ces allégations et présenté leur propre version des faits.
Arrestations en mer et expulsions
Les navires de la flottille, constituée d'une cinquantaine de bateaux, ont été arraisonnés au large de l'Égypte et de la bande de Gaza entre le 1er et le 3 octobre. Les organisateurs de l'opération et Amnesty International ont qualifié ces arraisonnements d'illégaux. Les autorités israéliennes ont déclaré que les bateaux avaient violé une zone interdite.
Selon la police israélienne, plus de 470 personnes à bord des navires ont été arrêtées. Les expulsions vers plusieurs pays ont commencé le 2 octobre. Le ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué avoir expulsé 171 militants au total ; à l'arrivée, 161 d'entre eux ont atterri à Athènes et dix à Bratislava.
Allégations de mauvais traitements et conditions de détention
Plusieurs militants expulsés ont déclaré avoir été frappés et traités « comme des animaux » ou « comme des terroristes ». Yasmin Acar, membre du comité de pilotage de la flottille, a déclaré avoir été physiquement agressée, privée de sommeil et n'avoir reçu ni eau potable ni nourriture pendant les 48 premières heures de sa détention. Greta Thunberg a évoqué « des mauvais traitements et des abus » sans en donner de détails.
L'eurodéputée Rima Hassan a affirmé avoir été battue au moment d'entrer dans un fourgon par deux policiers. Des participants ont décrit des cellules surpeuplées, avec parfois 13 à 15 personnes sur des matelas au sol dans une prison de haute sécurité du Néguev, et un manque d'accès à l'avocat, au médecin et à des installations sanitaires, selon des déclarations recueillies à l'arrivée des expulsés.
Un député français a dénoncé des « séquences d'humiliation ». Trois détenus brésiliens ont entamé une grève de la faim, selon une porte-parole de la délégation brésilienne.
Réponse des autorités israéliennes
Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé que « tous les droits légaux » des militants avaient été « pleinement respectés » et a qualifié certaines allégations de « mensonges ». Sur la question de l'aide humanitaire transportée, le ministère a indiqué avoir découvert environ 2 tonnes d'aide réparties sur 42 navires, soit, selon ses déclarations, moins d'un dixième du contenu d'un camion d'aide humanitaire.
Objectif de la flottille
Les organisateurs de la flottille Global Sumud ont déclaré que l'objectif était de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza et de livrer de l'aide humanitaire au territoire. Ils ont présenté l'opération comme une tentative par la mer visant à acheminer des secours.
Réactions et suite
À l'aéroport d'arrivée, certains militants ont été accueillis par des soutiens portant un drapeau palestinien et scandant des slogans en faveur de la flottille. Des responsables politiques et des gouvernements ont réagi : le président brésilien a demandé la libération des détenus et a affirmé que la situation devait cesser, accusant Israël de violations du droit international dans ce contexte.
Quelques participants restent détenus en Israël, le ministère israélien des Affaires étrangères ayant indiqué qu'environ 138 personnes demeuraient en détention au moment des déclarations publiées lors de ces événements.
Contexte
Les déclarations et réactions liées à l'arraisonnement et aux expulsions interviennent dans le cadre d'un contexte régional marqué par des violences et des opérations militaires liées à l'attaque du mouvement Hamas le 7 octobre 2023 et aux opérations israéliennes qui ont suivi. Les positions des parties sur la légalité et la conduite des événements divergent.