Contexte
Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), organisme onusien basé à Rome, a indiqué que la famine précédemment déclarée à Gaza a pris fin après l'entrée en vigueur d'un cessez‑le‑feu le 10 octobre 2025. L'IPC avait déclaré un état de famine dans la bande de Gaza le 22 août 2025, affectant alors environ 500 000 personnes, principalement autour de Gaza‑ville.
Analyse de l'IPC et classification actuelle
La dernière analyse de l'IPC fait état d'une « amélioration notable » de la sécurité alimentaire et de la nutrition depuis le cessez‑le‑feu. L'ensemble de la bande de Gaza est classé en situation d'urgence (phase 4 de l'IPC) pour la période couvrant jusqu'à la mi‑avril 2026. Aucune zone n'est, selon cette analyse, en situation de famine (phase 5 de l'IPC).
Les prévisions publiées par l'IPC pour la période 1er décembre 2025 – 15 avril 2026 estiment qu'environ 1,6 million de personnes resteront confrontées à une insécurité alimentaire de niveau « crise » ou pire (phase 3 ou supérieure de l'IPC).
Données humanitaires et logistique
Selon des rapports d'agences humanitaires, l'augmentation des livraisons d'aide rendues possibles par le cessez‑le‑feu a contribué à l'amélioration de l'accès alimentaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a soutenu un nombre important de bénéficiaires, et les opérations logistiques ont inclus l'entrée de plus de 120 camions par jour en moyenne, ainsi que le fonctionnement d'une vingtaine de boulangeries. Les livraisons de farine et de colis alimentaires ont transité tant par le sud que par le nord de l'enclave, améliorant l'acheminement vers Gaza‑ville.
Malgré ces opérations, la bande de Gaza reste entièrement dépendante de l'aide extérieure pour l'approvisionnement alimentaire.
Conditions économiques, infrastructures et moyens de subsistance
L'activité économique reste largement arrêtée et les infrastructures agricoles et de stockage ont subi des dommages étendus. L'IPC signale que plus de 96 % des terres agricoles sont endommagées ou inaccessibles. Le bétail a été fortement affecté, les activités de pêche sont restreintes, et une grande partie des infrastructures essentielles à la circulation et au stockage des importations alimentaires a été endommagée ou détruite. Le recours à l'argent liquide est limité et le taux de chômage est élevé.
Aspects sanitaires et hygiène
L'IPC note des difficultés d'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène. Les conditions de vie dans des logements surpeuplés accroissent le risque d'apparition et de propagation d'épidémies, selon cette évaluation.
Sécurité et cadre politique
La situation sécuritaire reste marquée par des accrochages sporadiques et des bombardements ponctuels. Des forces militaires étrangères et nationales occupent toujours des zones de l'enclave selon les informations publiées ; la mise en œuvre de phases ultérieures d'un plan politique, incluant des mesures telles que le désarmement de groupes armés et le déploiement d'une force internationale, était mentionnée dans les analyses sur la transition sécuritaire.
Réactions et demandes des acteurs humanitaires
Des organisations humanitaires et ONG ont appelé à un accès humanitaire élargi et durable, rappelant que la réduction de l'insécurité alimentaire exige non seulement l'acheminement continu de denrées, mais aussi l'accès aux soins, à l'eau, à l'hygiène et à des moyens de subsistance et de reconstruction. Certaines organisations ont exprimé des critiques à l'égard des restrictions d'entrée d'aide, tandis que des représentants d'États ont contesté certains éléments des évaluations en insistant sur le volume d'aide fourni par d'autres canaux.
Perspectives
L'IPC souligne que, malgré la fin de l'état de famine, la situation alimentaire et nutritionnelle demeure fragile et que la dépendance à l'aide, la dégradation des infrastructures et les contraintes sécuritaires font peser un risque de détérioration si l'accès humanitaire et les mesures de relèvement ne sont pas maintenus et étendus.
![PHOTO BASHAR TALEB, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
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« Toute la bande de Gaza est classée en situation d’urgence [phase 4 de l’IPC] jusqu’à la mi-avril 2026. Aucune zone n’est classée en situation de famine [phase 5 de l’IPC] », précise l’organisme onusien Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire.](/_next/image?url=%2Fapi%2Fprotected-media%3Fpath%3D%252Ffin_de_la_famine_a_gaza_et_situation_alimentaire_273683fa_64cd989bc2.png&w=1920&q=75)



![PHOTO BASHAR TALEB, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
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« Toute la bande de Gaza est classée en situation d’urgence [phase 4 de l’IPC] jusqu’à la mi-avril 2026. Aucune zone n’est classée en situation de famine [phase 5 de l’IPC] », précise l’organisme onusien Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire.](/_next/image?url=%2Fapi%2Fprotected-media%3Fpath%3D%252Ffin_de_la_famine_a_gaza_et_situation_alimentaire_273683fa_64cd989bc2.png&w=828&q=75)



