Résumé
L'agence Fitch a abaissé la note souveraine de la France, faisant passer la notation de AA- à A+ avec perspective stable. La décision repose sur une appréciation des finances publiques, des projections budgétaires moins favorables et sur des incertitudes politiques jugées susceptibles de compliquer la consolidation budgétaire.
Décision de Fitch
Fitch a annoncé la dégradation de la note souveraine française, rétrogradant la notation d'"AA-" à "A+" avec perspective stable. Dans son communiqué, l'agence a mis en avant la détérioration des indicateurs budgétaires ainsi que les risques politiques pouvant peser sur la capacité du gouvernement à adopter et mettre en œuvre des mesures d'assainissement.
Données budgétaires et prévisions citées
Les sources citées par l'agence et les commentateurs indiquent un déficit public attendu autour de 5,4 % du PIB pour 2025, un stock de dette d'environ 3 300 milliards d'euros (près de 114 % du PIB) et des projections d'endettement à la hausse à moyen terme (Fitch évoque une possible hausse autour de 121 % du PIB en 2027). Des chiffres antérieurs mentionnaient un déficit proche de 5,8 % du PIB et une dette de 113 % du PIB pour 2024.
Contexte politique et calendrier
Fitch a souligné l'impact de l'instabilité politique sur la capacité du système politique à conduire une consolidation budgétaire. La presse et les analystes ont relevé des événements récents, tels que la chute du gouvernement lors d'un vote de confiance et la nomination d'un nouveau Premier ministre, qui ajoutent des incertitudes à l'élaboration du budget.
Conséquences attendues selon les acteurs économiques
La dégradation a entraîné le reclassement de la dette française de la catégorie « haute qualité » à celle de « qualité moyenne supérieure ». Les principaux effets mentionnés par des économistes et des acteurs de marché comprennent :
- une augmentation possible de la prime de risque exigée par certains investisseurs sur les titres souverains français ;
- une hausse du coût de refinancement de la dette et, par conséquent, des charges d'intérêt supportées par l'État ;
- des contraintes supplémentaires pour les acteurs soumis à des règles prudentielles (banques, assurances), conduisant à des ajustements de portefeuille ;
- des répercussions potentielles sur la demande pour d'autres souverains comparables.
Plusieurs observateurs notent toutefois que les marchés avaient déjà anticipé en partie ces tensions, les taux d'emprunt français ayant augmenté avant l'annonce et le spread vis-à-vis des emprunts d'État allemands s'étant élargi.
Réactions et perspectives d'autres agences
Des commentaires publics d'analystes évoquent la possibilité d'autres révisions par d'autres agences de notation. Des calendriers de revues indiquent des décisions attendues de Standard & Poor's et Moody's ultérieurement. Les éventuelles révisions dépendront de l'évolution des trajectoires budgétaires, macroéconomiques et politiques.
Éléments structurels de long terme
Les évaluations tiennent aussi compte de facteurs structurels : l'épargne des ménages, la santé financière des entreprises, la diversité économique et la capacité d'emprunt du pays. Ces éléments tempèrent, dans une certaine mesure, l'impact budgétaire mais ne suffisent pas, selon Fitch, à compenser les risques de trajectoire défavorable.
Conclusion
La décision de Fitch reflète des préoccupations sur la trajectoire budgétaire et l'instabilité politique. À court terme, elle se traduit par des tensions sur les marchés de la dette et des discussions sur l'impact macrofinancier à moyen terme. Les évolutions ultérieures dépendront des choix de politique budgétaire et des décisions des autres agences de notation.