Situation générale
La Chine a suspendu le projet d'accélérateur de particules CEPC. La directrice générale du CERN, Fabiola Gianotti, a présenté cette décision comme une opportunité pour le projet européen Futur Collisionneur circulaire (FCC). Le CEPC était envisagé comme un accélérateur de nouvelle génération, de plus grande taille que le Grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN.
Contexte technique et scientifique
Le LHC, installé en partie sous la frontière franco‑suisse près de Genève, comporte un anneau d'environ 27 km et a permis l'identification du boson de Higgs en 2012.
Le projet chinois CEPC était conçu avec une circonférence évoquée autour de 100 km dans certains documents. Le FCC européen prévoit un anneau de 90,7 km et une profondeur moyenne d'environ 200 m. Ses objectifs scientifiques incluent l'étude de phénomènes non expliqués par le modèle standard, l'investigation de la matière noire et l'examen des déséquilibres entre matière et antimatière.
Aspects organisationnels et financiers
Le FCC a fait l'objet d'une étude de faisabilité couvrant des aspects géologiques, territoriaux, technologiques, scientifiques et financiers. Cette étude évalue le coût du projet à plus de 15 milliards d'euros. Le Conseil du CERN, qui réunit les États membres et des représentants scientifiques nationaux, a rendu le 7 novembre une opinion favorable sur cette étude.
Fabiola Gianotti a indiqué que, si les étapes suivantes étaient franchies, le projet pourrait être soumis à approbation en 2028. Les scénarios présentés prévoient une mise en service possible vers la fin des années 2040.
Réactions et perspectives internationales
L'Académie chinoise des sciences a estimé préférable, selon ses déclarations publiques, de soutenir la construction d'un collisionneur de plus faible énergie plutôt que le CEPC. Wang Yifang, directeur de l'Institut de physique des hautes énergies de l'Académie, a déclaré que le CEPC n'était pas inclus dans le prochain plan quinquennal et pourrait être réexaminé en 2030. Il a ajouté que la Chine envisagerait une collaboration si le FCC était approuvé.
Fabiola Gianotti a abordé la suspension du CEPC comme une fenêtre de temps potentielle pour le FCC, notant qu'un projet chinois approuvé plus tôt aurait pu démarrer avant le projet européen. Elle a également évoqué la possibilité de coopération internationale en cas d'approbation du FCC.
Positions locales et critiques
Des collectifs opposés au projet FCC dans la région franco‑genevoise ont demandé l'arrêt du projet. Le collectif Co‑cernés a estimé que l'abandon du projet chinois constituait un élément pertinent à prendre en compte dans l'évaluation de l'intérêt scientifique et social du FCC.
Calendrier et suite attendue
Les principaux jalons évoqués publiquement sont une possible réexamination du CEPC en 2030, la perspective d'une soumission du FCC à approbation en 2028 si les conditions sont remplies, et une mise en service envisagée vers la fin des années 2040. La direction du CERN doit également évoluer, avec la succession annoncée de Fabiola Gianotti par Mark Thomson au mois de janvier.








