Contexte
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé le 15 octobre 2025 sa volonté de confier la gestion du système de retraites aux partenaires sociaux (syndicats et organisations patronales). Cette annonce a été faite lors d'une déclaration au Sénat, après une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale tenue plus tôt dans la journée.
Annonce principale
Le chef du gouvernement a indiqué que le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, proposerait de confier la gestion du système de retraites aux partenaires sociaux. Il a pris pour exemple la gouvernance du régime de retraites complémentaires Agirc‑Arrco, géré conjointement par syndicats et patronat.
Le Premier ministre a chargé une conférence des partenaires sociaux, consacrée aux retraites et au travail, de formuler des propositions "d'ici le printemps" sur la gouvernance et d'autres aspects du système de retraites.
Mesures complémentaires et calendrier annoncé
Lors de la même séquence, Sébastien Lecornu a annoncé que le gouvernement soumettrait, en novembre, un amendement au projet de loi de finances de la Sécurité sociale proposant la suspension de la réforme des retraites adoptée en 2023. Cette suspension viserait notamment à mettre en pause, jusqu'à l'élection présidentielle de 2027, le recul progressif de l'âge de départ à 64 ans et les modifications associées de la durée de cotisation.
Le gouvernement a précisé que la décision finale relèverait du Parlement, qui serait appelé à se prononcer sur l'amendement.
Contenu des travaux attendus et options évoquées
Le Premier ministre a indiqué que diverses pistes resteraient ouvertes au débat lors de la conférence : systèmes par points, mécanismes par capitalisation ou suppression de toute référence d'âge. Il a souligné que ces options devaient être accompagnées d'une clarification sur les responsabilités de gestion du régime.
Réactions politiques et institutionnelles
L'annonce s'inscrit dans un contexte politique marqué par des tensions parlementaires autour du budget et de la réforme des retraites. Le gouvernement a avancé la suspension comme un moyen d'apaiser les tensions pour favoriser la stabilité politique et parlementaire. Certaines formations et acteurs politiques ont exprimé des réserves ou des critiques, tandis que d'autres ont jugé la mesure susceptible d'ouvrir un espace de négociation.
Des motions de censure et des débats parlementaires sur le budget ont été mentionnés dans la même période, sans qu'un calendrier législatif additionnel ne soit précisé dans l'annonce gouvernementale.
Enjeux et perspectives
La proposition de confier la gestion à des partenaires sociaux soulève des questions de gouvernance, de responsabilité financière et de coordination entre régimes. La conférence des partenaires sociaux est chargée de produire des propositions concrètes "d'ici le printemps" pour déterminer les modalités de mise en œuvre et les conséquences pour l'organisation administrative et financière du système de retraites.
Le Parlement est désigné comme l'instance devant valider toute modification proposée par le gouvernement, notamment l'amendement visant la suspension de certaines dispositions de la réforme de 2023.