Manifestations et grève
Le 1er octobre 2025, des manifestations et une grève générale de 24 heures ont eu lieu en Grèce pour protester contre un projet de réforme du temps de travail. Des cortèges se sont tenus notamment à Athènes et à Thessalonique ; la police a estimé la participation à environ 8 500 personnes. Les syndicats à l'origine de l'appel incluent la Confédération des travailleurs grecs (GSEE) et la Confédération des fonctionnaires (ADEDY).
Impact sur les services et secteurs mobilisés
La grève a entraîné des perturbations dans les transports (taxis, trains, ferries, métros et autobus à certaines heures) et l'arrêt de certaines activités dans les secteurs public et privé. Parmi les catégories professionnelles ayant cessé le travail figuraient des enseignants, des personnels hospitaliers et des fonctionnaires.
Contenu du projet de loi
Le projet de loi, présenté par le gouvernement et défendu par la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus, n'avait pas été soumis au Parlement au moment des mobilisations. Il prévoit, sous certaines conditions et moyennant une rémunération majorée, la possibilité pour un employé de travailler jusqu'à 13 heures par jour pour un seul employeur. La ministre a indiqué que la disposition serait exceptionnelle, limitée à un certain nombre de jours par an (mentionnée comme 37 jours dans les communiqués) et applicable uniquement avec l'accord du salarié, la majoration des heures étant indiquée à environ 40 %.
Arguments et positions exprimés
Les syndicats ont exprimé des réserves sur le texte. La GSEE a estimé que la mesure aggraverait une situation déjà problématique, en s'appuyant sur le risque que de nombreux salariés ne puissent pas refuser une telle demande en raison d'un rapport de forces jugé déséquilibré et de la précarité du marché du travail. Les syndicats ont aussi invoqué la protection du droit au repos, en soulignant l'impact possible du temps de transport sur la durée effective de repos obligatoire (référence au droit à un repos de 11 heures). Le syndicat PAME a demandé l'abandon du projet.
Des personnes mobilisées ont exprimé des préoccupations liées à la santé et aux conditions de vie. Une enseignante citée a demandé si l'épuisement des travailleurs constituait une réponse adaptée, et un manifestant a réclamé des salaires plus élevés.
Le Premier ministre a défendu la réforme en mettant en avant la liberté de choix entre employeurs et salariés et en affirmant que certains jeunes souhaitaient travailler davantage pour augmenter leurs revenus.
Cadre légal et contexte économique évoqué
Au regard du cadre légal existant, la durée légale quotidienne de travail en Grèce est présentée comme étant de huit heures, avec la possibilité d'effectuer des heures supplémentaires (jusqu'à trois heures supplémentaires quotidiennes selon les comptes-rendus). Des dispositifs permettant une durée de travail différente existent déjà dans certains cas (par exemple lorsque l'employé occupe plusieurs emplois) et des pratiques sectorielles particulières (comme des semaines de six jours dans le tourisme en période de forte demande) ont été signalées.
Des données économiques citées lors des comptes rendus situent la durée moyenne hebdomadaire de travail en Grèce à 39,8 heures, supérieure à la moyenne des pays de l'Union européenne (35,8 heures selon Eurostat), et mentionnent une croissance économique récemment soutenue (chiffrée à +2,3 % pour 2024 par la Commission européenne dans les éléments diffusés). Des observations sur le niveau des salaires et le coût de la vie ont également été avancées par les manifestants et les syndicats; certains comptes rendus mentionnent un salaire minimum à 880 euros par mois.
Situation parlementaire
Au moment des manifestations, le Parlement n'avait pas inscrit l'examen du projet de loi à son calendrier.
Points restants à préciser
Les modalités exactes d'application, les conditions d'acceptation par le salarié, la portée sectorielle et la date éventuelle de présentation du texte au Parlement restent à préciser dans le processus législatif.