Contexte
Une journée nationale de grève et de manifestations a eu lieu en France à l'appel d'une intersyndicale rassemblant les principales organisations (CFDT, CGT, FO, CFE‑CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires). L'appel visait à contester des orientations budgétaires présentées par l'exécutif et à demander d'autres choix budgétaires, notamment en matière de services publics, de retraites, d'assurance‑chômage et de justice fiscale. Le mouvement s'inscrit dans la continuité d'actions antérieures, dont une mobilisation dite « Bloquons tout » quelques jours plus tôt.
Organisation et estimations de la mobilisation
Les autorités et les syndicats ont diffusé des estimations différentes sur l'ampleur de la participation. Selon les bilans disponibles, la mobilisation nationale a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes; certaines sources syndicales estiment toutefois des chiffres dépassant le million. Plus de 250 cortèges ont été signalés dans diverses villes.
Les lieux de mobilisation ont inclus des centres‑villes, des axes routiers, des établissements scolaires et des sites industriels. Des manifestations ont été observées dans de nombreuses villes : Paris, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Rennes, Nice et Clermont‑Ferrand, parmi d'autres, souvent avec des parcours déclarés en préfecture.
Déroulement et incidents signalés
La journée a été marquée par des cortèges syndicaux, des blocages ponctuels d'axes routiers, des opérations escargot et des piquets devant des lycées et des sites commerciaux. Des tentatives de blocage ont eu lieu dès le matin à plusieurs endroits; certaines ont été levées par les forces de l'ordre.
Des heurts ont été signalés en marge des manifestations : jets de projectiles, usage de gaz lacrymogène et, dans des circonstances ponctuelles, emploi de grenades de désencerclement. À Lyon, des affrontements en tête de cortège ont entraîné des blessures, dont un journaliste et deux policiers blessés. À Paris et ailleurs, des interventions ont visé des tentatives de blocage et des intrusions non déclarées dans certains bâtiments administratifs.
Un sabotage du réseau d'eau a été signalé en Martinique : la fermeture volontaire d'une vanne sur un site d'acheminement a perturbé temporairement l'approvisionnement avant rétablissement du service, selon des sources de gendarmerie.
Mesures de sécurité et moyens déployés
Les autorités ont déployé un dispositif national important mobilisant des forces de police et de gendarmerie. Les bilans font état de dizaines de milliers d'agents mobilisés sur l'ensemble du territoire. Des véhicules blindés de la gendarmerie (Centaure), des engins lanceurs d'eau et des unités mobiles ont été positionnés dans plusieurs départements.
Les forces de l'ordre ont procédé à des interpellations dès la matinée; le nombre précis varie selon les bilans locaux et nationaux, plusieurs dizaines d'interpellations ayant été rapportées.
Usage des drones et cadre juridique
Les autorités ont eu recours à des drones et, dans certains cas, à d'autres moyens aériens pour la captation et la transmission d'images aux forces de sécurité. La flotte et les capacités de surveillance par drones ont augmenté ces dernières années, plusieurs centaines d'agents ayant été formés au pilotage et à l'emploi des caméras embarquées.
Le recours aux drones s'appuie sur un cadre juridique exigeant des autorisations préfectorales précisant motifs, périmètre, durée et équipements. Sont notamment proscrites la captation sonore, la reconnaissance faciale automatisée et le croisement automatique de fichiers. Les images doivent être tracées et conservées pour une durée limitée avant suppression, selon les procédures internes.
Des associations de défense des libertés et des syndicats ont déposé des recours devant la justice administrative pour contester certains arrêtés autorisant des survols étendus. Des tribunaux administratifs ont, dans quelques départements, suspendu des arrêtés préfectoraux antérieurs.
Secteur de la santé : pharmacies et réquisitions
De nombreuses officines pharmaceutiques ont participé au mouvement, en protestation contre des modifications réglementaires touchant les remises commerciales sur les médicaments génériques. Des fermetures d'officines ont été signalées dans plusieurs territoires.
Pour garantir l'accès aux médicaments, les agences régionales de santé et les préfectures ont procédé à des réquisitions ciblées d'officines afin d'assurer les gardes et urgences pharmaceutiques.
Perturbations des transports et services publics
Les transports urbains et ferroviaires ont été perturbés : circulation réduite ou reprogrammée sur des métros, TER et TGV, avec suppressions et modifications d'offres. Les services municipaux et scolaires ont été affectés localement : fermetures partielles d'écoles, mise en place d'accueils minimum et annulations de cantines.
Le secteur de l'énergie, les services publics locaux et le commerce ont également été impactés par des actions de blocage dans certaines zones.
Recours juridiques et réactions institutionnelles
Plusieurs recours ont été déposés devant les juridictions administratives pour contester des arrêtés préfectoraux autorisant l'usage de drones sur de vastes périmètres et pour demander l'annulation de certaines autorisations. Dans certains cas, des suspensions d'arrêtés ont été prononcées.
Les autorités ont insisté sur la nécessité de maintenir l'ordre public et de protéger les populations, tout en rappelant le cadre légal applicable. Les syndicats ont décrit la mobilisation comme un avertissement politique et ont appelé à la poursuite de l'action selon leurs modalités.
Suivi et éléments à vérifier
Les bilans consolidés (nombre total de manifestants, d'interpellations et de blessés) dépendent des communications officielles et des rapports des organisateurs. Les décisions de justice concernant les autorisations de survol et d'autres contentieux administratifs évoluent au fil des recours et peuvent entraîner de nouvelles suspensions d'arrêtés.
Ce compte rendu rassemble des éléments diffusés par les autorités, les syndicats, des associations et des reportages locaux. Il vise à présenter de façon structurée et neutre le contexte, le déroulement et les mesures observées lors de la journée de mobilisation et des dispositifs de surveillance et de sécurité qui y ont été associés.