Appel à la grève
Les personnels du musée du Louvre ont voté à l’unanimité, lors d’une assemblée générale tenue dans l’auditorium de l’établissement, un appel à la grève reconductible à compter du lundi 15 décembre. L’appel a été déposé auprès du ministère de la Culture par l’intersyndicale composée de la CGT, de la CFDT et de SUD.
Contexte des incidents récents
Les syndicats inscrivent leur mouvement dans le contexte d’une série d’incidents et de dysfonctionnements signalés au sein du musée. Le 19 octobre, des bijoux identifiés comme appartenant à la couronne ont été dérobés lors d’un cambriolage. Des interpellations ont eu lieu par la suite, mais une partie des objets volés reste introuvable.
Le 26 novembre, une fuite d’eau a endommagé plusieurs centaines d’ouvrages de la bibliothèque du département des Antiquités égyptiennes ; le nombre d’ouvrages touchés a été estimé entre 300 et 400. Le musée a indiqué que le réseau hydraulique en cause est « en obsolescence totale » et qu’un remplacement était prévu à partir de septembre 2026. Par ailleurs, la Galerie Campana a été fermée en novembre en raison de la vétusté de structures portantes.
Une enquête administrative ouverte après le cambriolage a mis en évidence, selon les autorités, des lacunes dans l’évaluation du risque d’intrusion et des insuffisances des dispositifs de sécurité. Les syndicats estiment que ces incidents illustrent des problèmes de maintenance, de sécurité et d’effectifs.
Motifs de la mobilisation
Les organisations syndicales invoquent notamment :
- des conditions de travail dégradées et des moyens insuffisants ;
- des fermetures d’espaces muséographiques au-delà des prévisions du plan d’ouverture garantie, imputées au manque d’agents et à des défaillances techniques ;
- des alertes internes restées sans suite selon le personnel ;
- une charge de travail accrue et des pratiques de gestion des ressources humaines critiquées par les représentants du personnel.
Revendications formulées
Les syndicats demandent notamment :
- l’ouverture d’une négociation au niveau du ministère de la Culture pour obtenir des réponses et des mesures ;
- la création de postes pour les filières accueil et surveillance, chiffrée par les syndicats à 200 équivalents temps plein, afin de compenser des effectifs perdus depuis 2014 ;
- la transformation en contrats à durée indéterminée des CDD répondant à des besoins permanents ;
- des mesures de remise en état du bâtiment et de protection des collections ;
- le renoncement à la double tarification applicable aux visiteurs extra-européens, telle qu’annoncée pour janvier 2026 (passage du tarif de 22 à 32 euros), contestée par les syndicats.
Procédure et suites prévues
L’appel à la grève a été voté lors d’une assemblée rassemblant, selon les représentants syndicaux, environ 200 personnes. À compter du dépôt du préavis de grève, le ministère de la Culture a l’obligation légale de recevoir les syndicats dans un délai de cinq jours ouvrables. Les syndicats ont indiqué leur souhait d’obtenir une négociation directement au niveau ministériel en raison de la dégradation du climat social interne.
Des auditions et des examens des conclusions de l’enquête administrative relatives à la sécurité et à la gestion du musée ont été programmés devant des instances parlementaires et administratives, conformément aux procédures en cours.








